Même si une grande partie des chefs de famille ont fait l'impasse sur le sacrifice de l'Aïd en raison des prix exorbitants des moutons, c'est surtout un Aïd sans eau que les Tiarétiens ont passé dans une ambiance plutôt morose.
En effet, ayant fondé de grands espoirs sur le retour de l'eau dans les robinets le premier jour de l'Aïd, la majorité des quartiers est restée sans eau, obligeant de nombreuses familles à aller quérir une citerne d'eau moyennant des tarifs loin des bourses moyennes. C'est donc une double peine qu'a vécue une partie des citoyens, privés à la fois de mouton et du précieux liquide. Ce n'est qu'au deuxième jour de l'Aïd que l'eau est revenue dans les robinets dans certains quartiers du sud de la ville de Tiaret, avec une pression si faible que les étages supérieurs restent privés d'eau dans une grande partie de la ville. Dans les rues de la ville, l'ambiance était lourde, avec la majorité des commerces, salons de thé et autres boulangeries, qui ont gardé leurs rideaux fermés. Pour certains anonymes, venus « tuer le temps » au niveau de la place du 17 octobre 1961 (place rouge) qui n'a toujours pas perdu son statut de « bourse à ragots », tout le monde parle de la crise de l'eau. En plus du chef-lieu de wilaya Tiaret, trois (03) autres communes, Rahouia, Mechraâ Sfa et Mahdia, vivent une pénurie d'eau potable qui perdure. Exacerbés par le manque d'eau potable depuis une vingtaine de jours, des citoyens, mécontents, ont barré, dimanche soir, la RN 23 reliant Tiaret à Oran. La population de la ville de Frenda, troisième pôle urbain de la wilaya, privé d'eau depuis plusieurs jours, a également décidé de protester en barrant la RN14 reliant les wilayas de Tiaret et Mascara. Le secrétaire général de la wilaya, accompagné du P/APW, se sont rendus lundi en début de soirée à Frenda pour prendre langue avec la population, et promettre des « solutions urgentes » dans un avenir proche.
A Tiaret, jusqu'au deuxième jour de l'Aïd, un plan de citernage était toujours en cours pour approvisionner les quartiers privés d'eau potable. Le ministre de l'Hydraulique, Taha Derbal, a supervisé, vendredi soir, la mise en service du projet d'alimentation de la ville de Tiaret en eau potable à partir du bassin Chott Chergui, qui fournit 10.000 mètres cubes par jour. Lors de sa supervision de l'opération de mise en service du projet, Derbal, pour sa quatrième visite dans la wilaya depuis mars dernier, a souligné que « la situation d'approvisionnement en eau des habitants de la ville de Tiaret s'améliorera considérablement, à partir du premier jour des fêtes de l'Aïd Al-Adha, sachant que ce projet fournira 10.000 mètres cubes par jour, portant la quantité totale à 34.000 mètres cubes/jour, grâce aux mesures prises sur le terrain, notamment la mise en service de nouveaux puits, en plus de la mobilisation d'autres quantités de puits agricoles et industriels, grâce à des dons de solidarité ». Derbal a, d'autre part, annoncé que « le 23 de ce mois débuteront les travaux du projet d'approvisionnement en eau potable de 11 communes de la wilaya de Tiaret et la wilaya déléguée de Ksar Chellala, à partir du bassin de Djermaya, dans la commune de Zemala Emir Abdelkader, où les travaux ont été confiés à de grandes entreprises publiques pour assurer son achèvement dans les plus brefs délais, permettant de fournir de l'eau quotidiennement aux citoyens ». Ceci en attendant la réception des études techniques liées à l'approvisionnement de la wilaya à partir des stations de dessalement d'eau de mer pour leur mise en Å“uvre à l'avenir.
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Posté Le : 20/06/2024
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : El-Houari Dilmi
Source : www.lequotidien-oran.com