Rahouia (Tiaret) - Protesta pour préserver des terres agricoles

  Le détournement des terres agricoles continue de nourrir la polémique dans la wilaya de Tiaret. En effet, après les épisodes de Tiaret et de Sougueur où le foncier urbain fait l'objet de bradage provoquant une vive colère chez la population locale, un autre scandale vient d'éclater dans la localité de Rahouia, où des hectares de terres agricoles, parmi les plus fertiles de la région, ont été destinés à l'habitat rural.

Le conflit a éclaté lorsque douze décisions d'attribution de logements ruraux ont été signées par le wali au profit de personnes qui voulaient construire sur des terres «qui ont toujours été destinées à la céréaliculture», alerte M. Lahmar Med, ancien P/APC de Rahouia. La portion de terres agricoles contestée, située sur le chemin de wilaya N°1 reliant Rahouia à Sidi Ali Mellalý, est située à l'intérieur de l'exploitation agricole collective (EAC) «Bouali AEK N°7», à la sortie de la ville de Rahouia.

Jeudi dernier, au moment où le maire, accompagné d'un représentant du cadastre, procédait au bornage des terres devant servir à accueillir 12 logements ruraux, des habitants ont observé un sit-in sur les lieux, obligeant le wali à intervenir pour stopper les travaux. Les exploitants de l'EAC Bouali Aek sont d'autant plus courroucés que les terres attribuées pour la construction d'habitations rurales «sont un bien domanial et non communal», souligne M. Lahmar Med.

Les fellahs de l'exploitation agricole collective soulignent également dans une lettre adressée sous le sceau de l'urgence aux autorités compétentes que «toutes les autorités locales et centrales ont été saisies pour alerter sur le détournement des terres agricoles au profit du béton, une situation qui nous obligent à rester mobilisés jusqu'à l'annulation des décisions d'attribution des 12 logements ruraux qu'ils veulent construire sur nos terres nourricières».

El-Houari Dilmi