Tiaret - 07- Occupation Française

Le soulèvement du Cheikh Bouamama



Le soulèvement du Cheikh Bouamama
S'appuyant sur des écrits d'hommes de lettres ou de chercheurs en histore, il est livré quelques éléments relatifs à l'histoire retraçant l'insurrection de Bouamama et ce dans le but de servir de repères pour donner un éclairage sur cette période

Par ailleurs l'opportunité est saisie pour insérer l'hommage rendu par Mr le Président de la République à Cheikh Bouamama à l'occasion de la commémoration du 97ème anniversaire de la mort du Cheikh dans une lettre adressée à ses heritiers.(19/5/03)

M. Amar Amirou dans son ouvrage "Résumé de l'Histoire d'Algérie" (p 229)

Un chef de Zaouia

"Le cheikh Bouamama Ben Larbi Ben Tedj est issu de la famille des Ouled Sidi Cheikh, des Ghraba. C'était un chef de Zaouia, très pieux de la confrérie des Kadiria"(...)En égard à sa gentillesse et sa piété sa réputation se répandit parmi les tribus et ses fidèles étaient très nombreux, ce qui troubla les autorités françaises représentées par les bureaux arabes"(...)

"Les autorités françaises interdirent aux populations de rendre visite à cette Zaouia et rapprochèrent la surveillance autour de sa personne ce qui énerva le Cheikh Bouamama. Il se dirigea à El Bayadh pour se plaindre(...). Il planifiait avec ses fidèles une insurrection. Il leur demanda alors de ramasser armes et munitions et de se préparer au Djihad ."

L'ouverture des hostilités (p 230)

"Il ouvrit les hostilités contre les troupes françaises le 22 avril 1881. Les Moudjahidin commencèrent par tuer l'adjoint au chef du bureau arabe Weinbrenner et attaquèrent les fermes des colons et détruisirent les unités de production et les institutions économiques françaises."

L'appel à la guerre sainte (Djihad) de Bouamama

"A nos Frères des tribus de Chaambas et particulièrement leurs notables et chefs, tribus par tribus, sans distinction; Que Dieu vous donne la sagesse et vous aide pour faire du bien et le Djihad : que le Salut de Dieu soit sur vous. Je vous annonce et vous apprend que nous désirons vous rencontrer pour discuter au sujet du Djihad. L'appel du Djihad est un acte de piété tel qu'ordonné par Dieu et par son prophète Mahomet que le salut et la paix soit sur lui. Par ordre des gens de Dieu, que celui qui réponde par l'affirmative nous retrouve à Hliat. Tel est notre vœu pieux et notre sermon sincère. Nous ne désirons pas rencontrer ceux qui sont contraires à cet appel au Djihad."


La bataille de Frenda (p 230)

"Le cheikh Bouamama engagea différentes batailles contre les troupes françaises et leur infligea une lourde défaite dans la bataille de Frenda ce qui poussa l'ennemi à se retire à Ain Sefra. Il y a eut également la grande bataille de Chellala et combats prirent de l'envergure."

"Les combats eurent lieu aussi dans les régions de Tiaret, Saida et Ain Salah. Les autorités colonialistes ramenèrent alors de grands renforts avec l'artillerie lourde pour contrer les troupes de Bouamama"

Le refus de négociations et l'exil au Maroc

"Les autorités françaises lui proposèrent alors des négociations de paix, mais il refusa et continua à harceler les troupes ennemies jusqu'en 1883, année au cours de laquelle ses fidèles déposèrent les armes"(...)

"Le Cheikh Bouamama s'exila au Maroc où il installa sa Zaouia et trouva la mort en 1909"

Mr Boualem Bessaieh dans son ouvrage "Etendard interdit" Edition Sindbad Année 1976 et préfacé par J. Berque (p 29) livre son témoignage en ces termes :

De l'étincelle à la traînée de poudre...

Tout commença le 22 avril 1881. Le chef du bureau arabe d'El Bayadh, le lieutenant Weinbrenner, fut assassiné alors qu'il tentait de capturer les émissaires de Bouamama, de plus en plus nombreux et forts actifs. La nouvelle fut vite connue et donna le signal d'une révolte "plus étendue et plus meurtrière que les précédentes"

Du témoignage de Charles-Robert Ageron, dans son ouvrage" Les Algériens musulmans et la France" écrit" :

"On connaît les épisodes essentiels de ce qu'on appelé essentiels de ce qu'on appelle, non sans quelque impropriété, l'insurrection du Sud Oranais. Les bandes insurgées de Bouamama résistèrent le 10 mai au premier choc de nos troupes puis, glissant à travers nos colonnes, pénétrèrent dans la région de Tiaret, Frenda et Saida, portant le pillage, l'incendie et le meurtre aussi bien parmi les indigènes que sur les chantiers européens d'exploitation d'alpha; elles réussirent à regagner le Sud avant de reparaître dans les mêmes régions, aidés de contingents de Harrar Cheraga en juillet 1881 pour disparaître à nouveau. A l'automne, les bandes furent rejetées en territoires marocain d'où elles procèdent d'ailleurs à de nouvelles incursions, et cela jusqu'en mai 1883"


Hommage du Président de la République Mr A. BOUTEFLIKA cheikh Bouamama

La lettre adressée aux héritiers du cheikh Bouamama par le président de la république M.Abdelaziz Bouteflika à l'occasion de la commémoration du 97ème anniversaire de la mort du Cheikh. (19/05/03)

Extraits

''Cette personnalité hors du commun qui a forcé l'admiration aussi bien des amis et des ennemis (...) une personnalité forte qui a farouchement défendu la patrie, le droit, la religion et l'honneur''. Cheikh Bouamama a consacré sa vie au djihad et à la lutte. A peine la résistance de Ouled Cheikh s'est elle relâchée, que l'appel au djihad a retenti tel un tonnerre dans tout le pays ravivant la flamme de la lutte jusqu'à la victoire''.

C'était ''un appel et un cri de Bouamama à la face du colonisateur'', et ''l'énergie extraordinaire qui l'a animée dans son combat soutenu en dépit des aléas et difficultés qui ont entrave son chemin, lui qui a entamé sa marche arme seulement de son amour pour la patrie et sa détermination de la libérer du joug colonial''.''Le temps a démontré que Bouamama n'était pas seulement un imam et un savant mais également un homme politique, un moudjahid courageux et un diplomate expérimenté'', et ''grâce a ses nombreux contacts Bouamama a mis à mal la propagande française selon laquelle la révolution était confinée dans la région de Ain Sefra, El Bayadh et Labiod Sidi Echeikh''; cette révolution nous pousse à la méditation et à la réflexion sur les actions des enfants d'Algérie au fil du temps et sur ce qu'ils ont enduré pour la fierté et la gloire du pays''.

"Le devoir de fierté et de gloire nous imposent d'intensifier les efforts et de persévérer dans la recherche des pages d'histoire, ciment de l'unité nationale car le djihad des générations successives était, de tout temps, mené pour une Algérie forte et digne et nous n'avons pas le droit de négliger ce qui est susceptible de consolider et de renforcer l'unité nationale''.


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