Tiaret - Touiza de rahouia (Tiaret) à la waada Sidi Mhamed Benaouda

L'opération ratée et la touiza gâchée Circoncision des enfants nécessiteux à Rahouia



Contre toute attente, la traditionnelle opération qui consiste en la circoncision collective des enfants nécessiteux et qui coïncide chaque année, depuis six ans, avec la fête du blé où la rituelle touiza (waâda) des tribus Flittas, n'a pas eu lieu normalement cette fois-ci. En effet, prévue pour mercredi dernier, cette action a été chamboulée pour des raisons on ne peut plus équivoques et malheureuses. Dès les premières heures de la matinée, près d'une centaine de bambins accompagnés de leurs parents, arrivèrent devant l'hôpital de Rahouia où ils durent patienter de longs moments avant de se faire vertement renvoyer pour absence, croit-on savoir, d'une équipe médicochirurgicale. “Nous n'avons pas été avisés à temps”, diront les responsables concernés. Un argument qui ne tient pas debout et vite démenti par le principal élu de la ville qui nous exhiba deux copies de correspondances adressées auparavant aux services concernés, à savoir au directeur de la santé de la wilaya et à celui du secteur sanitaire de Tiaret dont relève l'hôpital de Rahouia. Une première missive était datée du 9 juillet et enregistrée sous le n°1057, dans laquelle le maire avait sollicité une assistance humaine tout en précisant que toutes les charges secondaires (fil, produits pharmaceutiques…) seront prises par l'APC, et une seconde, portant le n°1088 et expédiée le 13 juillet, dans laquelle fut fixée la date du 20 juillet. Au niveau de l'hôpital de Rahouia, les responsables contactés expliquaient cette anomalie par le fait qu'aucune autorisation n'a émané de la tutelle. Après quoi, nous avions touché au téléphone le Dsprh qui nous fixa une réunion mais sans grande conviction, à savoir qu'il s'agit d'une opération qui devait être menée par des chirurgiens, donc impossible d'être pratiquée par des paramédicaux, les seuls présents au niveau de cet hôpital. Par ailleurs, de nombreux observateurs savent pertinemment que des antécédents qui opposaient le maire de Rahouia au Dsprh, et un chirurgien dénoncé pour avoir encaissé des honoraires pour des interventions subies à l'hôpital, sont probablement le mobile de ce malentendu. Néanmoins, retournés bredouilles de l'hôpital, les plus fortunés avaient pris la direction des cabinets médicaux privés où ils durent s'acquitter de 1 000 DA chacun, alors que les autres sont rentrés chez eux, humiliés au plus profond de leur âme. Cependant, si cette opération avait été ratée, le comble voulait que soit aussi gâchée la waâda sur laquelle on a tant compté.
Cette offrande, voire la touiza, fut depuis le XVIe siècle, l'œuvre du vénérable Sidi M'hamed Benaouda qui avait initié les populations des tribus Flittas à unifier les moissons, où chaque céréalier est tenu de réserver une certaine superficie au service public sous forme de dîme. Après les moissons, le produit de ces parcelles spécifiques est destiné à une waâda consistant à servir du couscous garni de viande, de beurre et de miel pur à travers toutes les contrées de la région où les pauvres et les passants se régalaient. La tradition, bien que détournée ou amputée de quelque chose, existe toujours au sein des tribus des Flittas qui en avaient fait une grande manifestation mercredi dernier.
R. SALEM



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