Tiaret - Revue de Presse

Icône de la culture amazighe et de la résistance nationale Mohamed Idir Aït Amrane célébré à Tiaret



Publié le 27.10.2024 dans le Quotidien l’Expression
Le Haut Commissariat à l'amazighité (HCA) organise une journée-hommage à son ancien président à l'occasion du 20e anniversaire de sa disparition.

Tiaret se souvient de Mohamed Idir Aït Amrane! Cette wilaya de l'ouest du pays va abriter, mardi prochain, une journée-hommage dédiée à Mohamed Idir Aït Amrane, un homme dont l'engagement pour la liberté et la culture amazighe continue de résonner, vingt ans après son décès. Organisée par le Haut Commissariat à l'amazighité (HCA), cette commémoration intervient dans un double contexte symbolique: le 70e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération nationale et le vingtième anniversaire de la disparition de ce moudjahid inlassable, ancien président du HCA. Né le 22 mars 1924 à Takidount, dans la région de Tizi Ouzou, Mohamed Idir Aït Amrane a consacré sa vie à la défense de l'identité algérienne, aussi bien dans la lutte contre le colonialisme que pour la promotion de la langue et de la culture amazighes.
Décédé le 1er novembre 2004 et inhumé à Tiaret, il incarne, aujourd'hui encore, l'esprit de résistance et d'attachement profond à ses racines. Pour le HCA, cet hommage est l'occasion de revisiter le parcours de cet homme d'exception, symbole du patriotisme algérien et de l'amazighité. Le programme de la journée commémorative sera riche en échanges et en débats, retraçant l'itinéraire de ce fervent défenseur des valeurs nationales et culturelles.
En tant qu'enseignant puis directeur de l'éducation de la wilaya de Tiaret, il a marqué de nombreuses générations d'élèves et de collègues. «Cet homme était un phare de connaissances, un enseignant qui savait transmettre la ferveur patriotique et l'amour de la culture amazighe», souligne un proche de l'institution. Au-delà de ses exploits dans la lutte pour l'indépendance, Mohamed Idir Aït Amrane est reconnu pour sa contribution intellectuelle et culturelle à la cause amazighe. Auteur, traducteur, et promoteur de la linguistique amazighe, il a laissé derrière lui une oeuvre qui s'étend de la traduction d'ouvrages de référence à la vulgarisation de la culture et de l'histoire amazighes.
Cette journée d'hommage, bien que chargée de symbolisme, pose aussi la question de l'avenir du HCA, institution orpheline d'un président depuis deux décennies. En effet, l'absence de leadership à sa tête depuis le décès de Mohamed Idir Aït Amrane soulève des interrogations: comment cette institution peut-elle poursuivre efficacement sa mission sans direction claire? Faut-il la renforcer ou envisager une réforme en profondeur, voire la dissolution? Pour certains observateurs, il est temps que le HCA, qui symbolise un pan crucial de l'identité algérienne, se réinvente. Vingt ans sans président, c'est une situation unique dans les annales de l'Algérie indépendante. Le HCA mérite un souffle nouveau, un projet fédérateur qui lui permettrait de jouer pleinement son rôle dans la promotion de la culture amazighe...
Walid AÏT SAÏD



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