Tamanrasset - Urbanisme

Urbanisme à Tamanrasset - Le dossier des constructions Illicites prend du volume



Urbanisme à Tamanrasset -  Le dossier des constructions Illicites prend du volume




L’anarchie urbanistique affecte la vocation touristique de la ville.

Les constructions prosaïques, les extensions anarchiques et l’excroissance urbaine sont, entre autres, les points sur lesquels devront sérieusement se pencher les autorités locales pour préserver la vocation touristique de Tamanrasset.

La plaie qui affecte profondément le secteur de l’urbanisme et de l’habitat est on ne peut plus grave, compte tenu de la propagation anarchique et illicite du béton, enregistrée dans la ville des Imuhaghs. Surtout dans la cité d’In Kouf qui est devenue un immense bidonville.

L’architecture des demeures nous fait penser aux plus vieilles cités précaires. Ce pâté de bâtisses, construites pour la plupart illicitement par des ressortissants des pays voisins, n’est pas sans altérer les valeurs architecturales de cette région saharienne.

Ces Subsahariens, appelés localement «Doussehak», construisent à tout bout de champ en versant dans le squat des parcelles de terre, sans se soucier de la nature de la propriété, domaniale ou privée.

Le pire est que toute cette gabegie se passe à l’heure où l’Etat affiche une omerta quasi absolue.

«La cécité des autorités a favorisé la cacophonie et encouragé davantage les agissements de ces indus occupants. Ces derniers se contentent seulement de l’élévation du carré standard en parpaing pour se recaser sans se soucier des autres commodités», se lamente un habitant.

Pour nous rendre à In-Kouf, il nous a fallu rester en apnée pour traverser une mare d’eaux usées. Les habitants de cette cité parlent rarement aux étrangers par crainte d’ennuis ou d’une hypothétique expulsion.

Ce n’est pas le cas de Mohammed, qui espère toujours une régularisation depuis son installation à Tamanrasset dans les années 1980.

«Certains d’entre nous ont un numéro d’enregistrement aux Domaines. Ce qui nous a permis de bénéficier de quelques opérations de développement, particulièrement celles portant sur l’élecÏ€trification et la viabilisation des zones rurales édictées par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Cependant, notre situation reste toujours ambiguë en l’absence d’un acte de propriété notarié.»

Les bambins dudit quartier évoluent dans une saleté atterrante et dans un tas d’ordures à nul autre pareil, en l’absence de ramassage des déchets ménagers.

Un état de fait qui n’est pas sans affecter les enfants inadaptés mentaux. Avant de rejoindre leur établissement le matin, le Centre psycho-pédagogique pour enfants inadaptés mentaux (Cppeim), ces enfants, déjà défavorisés par le sort, sont exposés aux risques de plusieurs maladies.

L’endroit est devenu, eu égard à l’insalubrité ambiante dans laquelle on évolue, un véritable vivier épidémiologiques. Grande fut notre surprise quand on a constaté que la clôture externe de l’établissement, enclavé de par son emplacement, fait office de vespasienne.

Selon un fonctionnaire, depuis la création, en 1993, du centre, «les enfants semblent être laissés-pour-compte vu les difficultés qu’ils rencontrent avant de rejoindre leur établissement». Les routes y menant ne sont toujours pas bitumées, ce sont des pistes poussiéreuses et impraticables.

Ces mômes sont ainsi contraints de faire les frais au quotidien de ceux qui ont choisi l’assiette de cet établissement sans même avoir l’avis des experts. Le pire dans cette situation, c’est que le terrain destiné à l’extension du centre en question est squatté par les «Doussehak» sans qu’on daigne bouger le petit doigt.

La décision des services des Domaines (n°247 du 2 mai 2011) n’est pas suffisante aux yeux des occupants qui se sont emparés de la moitié du terrain pour y construire des maisons de location à leurs ressortissants.

La question qui se pose est de savoir où est l’Etat?

Pour avoir plus de détails sur ce dossier, nous nous sommes rapprochés du P/APC de Tamanrasset, Zounga Ahmed Hamada. Cependant, il n’a pas répondu au rendez-vous convenu. Le chef de la sûreté de wilaya, Maâmar Labdi, a, pour sa part, tenu à expliquer que l’intervention de la police de l’urbanisme et de la protection de l’environnement dans de telles situations requiert «la réquisition des autorités administratives.

Ce faisant, on a enregistré dernièrement 18 démolitions à la cité d’In Kouf».

* Photo: L’architecture des demeures nous fait penser aux plus vieilles cités précaires.

Ravah Ighil



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