Tamanrasset - Arts et Cultures Divers

Un moment, un désert, une vision du cœur



Un moment, un désert, une vision du cœur


Le temps file, le temps court. Les années passeraient telle une journée. Toutefois, qu’en est-il de sept années de non-paix ? Un chagrin brûlant la poitrine qui retentit à chaque battement de cœur.

Comme tous les jours depuis leur mort, Awa se lève à l’ aube. Aveugle de naissance, elle part s’isoler pour pleurer la perte de ses siens lors d’une guerre civile à Tamanrasset, avec une culpabilité dévorante d’être encore en vie. Les derniers cris de ses fils et de son mari perdurent dans son esprit. Elle prie et revient sous la tente. Fatma, la voisine qui l’héberge s’était aussi levée pour préparer le thé et guette avec déboire et inquiétude l’arrivée de la pauvre brisée :

« Tu iras mieux aujourd’hui, ma fille »

« Oui Fatma, Inshallah »

C’était un village paisible du moins miséreux, se trouvant à 20Km de la ville. Le mode de vie archaïque pesait quelque peu, et les parents des deux enfants, Instissar et Farès gardés par leur grand-mère Fatma, ont du s’enfuir, quitter Tamanrasset à la recherche d’une besogne quelconque.

Aussitôt les enfants debout, ils prirent tous la route vers la ville. La vieille Fatma sur son trône, son ânesse, son unique moyen de transport, son seul atout pour manger. Accompagnée de ses neveux et d’Awa, elle part vendre son lait et faire, si possible, quelques emplettes.

Sur le chemin, Fatma trouvait toujours une histoire à conter. La traversée vide et aride se transforme alors miraculeusement en une traversée splendide. L’aveugle était guidée par Farès, elle avançait et le remerciait pour son aide. Elle lui marmonnait de temps en temps qu’un jour il aura grandit et réussi sa vie, il sera épanoui extrêmement loin d’ici. La vieille mécontente répondit que son destin était écrit et qu’il se devait de rester ici, car ses ancêtres lui ont appris qu’au village demeurait son chez lui, que les cœurs des citadins étaient meurtris et qu’il fallait se méfier des tentations de la vie.

Intissar fit une exclamation et dirigea son doigt vers un magasin qui vendait entre autres toutes sortes de friandises, Farès en avait l’eau à la bouche. Or, pas question de s’arrêter, déjà que la farine était assez coûteuse comme ça.. Et ils continuèrent sur cet itinéraire, tantôt ardu. Ils lorgnèrent avec mépris ce qu’ils ne pouvaient se procurer.

On dit des hommes et des femmes du désert que se sont des êtres libres pleins d’envergure. Cependant, ces dames semblaient enchaînées, rattachées à autre chose de plus sombre. Elles s’asseyaient près d’un feu après avoir remplis leur ventre de ce qui restait du couscous.

Awa s’adonnant aux siens, partis. Fatma, anxieuse de l’avenir de ses neveux, les regarda s’endormir avec appréhension. Elle prit son chapelet, ferma ses yeux en implorant le tout puissant de faire don de jour meilleurs.




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