Le président de l’APW demande une enquête sur l’utilisation du cyanure à Tamanrasset.
Le président de l’Assemblée populaire de la wilaya de Tamanrasset, Dahmane Hamza, a, lors de la cérémonie d’ouverture de la rencontre régionale relative au lancement du Schéma d’aménagement de l’espace de programmation territoriale (SEPT) dans le Grand-Sud, organisée hier au centre universitaire El Hadj Moussa Ag Akhamok, interpellé le ministre de l’Aménagement du territoire, de l’Environnement et de la Ville, Amara Benyounès, en visite de travail dans la wilaya, pour lui demander de dépêcher une commission d’enquête au niveau du site aurifère d’Amesmessa (à 500 km au sud de la wilaya de Tamanrasset). Il a, à l’occasion, tiré la sonnette d’alarme sur «la pollution causée par l’exploitation des mines d’or dans cette région».
Un problème environnemental qui est à l’origine de plusieurs désagréments à cause des produits chimiques utilisés puis déversés dans la nature.
«Il n’y a pas que les employés de cette entreprise qui sont exposés aux risques de ces produits mais aussi le cheptel ; des éleveurs enregistrent des pertes considérables chaque semaine. Il est temps d’engager une commission d’enquête dans cette région qui fait face à un sérieux problème écologique», a-t-il demandé.
L’extraction de l’or dans cette zone entièrement saccagée, faut-il le signaler, en raison de l’exploitation effrénée du site par l’ex-actionnaire majoritaire de l’entreprise nationale d’exploitation de l’or (ENOR) à Tamanrasset, l’australien GMA ressource, se fait par une technique consistant à déverser du cyanure sur des amas de minerai pour dissoudre l’or. Ce qu’on appelle la lixiviation au cyanure où l’on fait également usage d’une dizaine d’autres produits aussi dangereux les uns que les autres.
Selon des experts, ce procédé est très dangereux pour l’homme, la faune, la flore et la nappe phréatique, outre qu’il est strictement interdit dans plusieurs pays, même en Afrique du fait de la menace qu’il présente.
Dans une déclaration à El Watan, l’ex-directeur régional de l’ENOR avait révélé que «des quantités importantes de cyanure, importées avec de faux documents, ont été utilisées à Amesmessa, contrairement à la réglementation en vigueur».
Revenant à l’objet de la journée, le département de Benyounès s’est assigné la mission d’établir un diagnostic, un état des lieux et surtout définir les tendances problématiques et les enjeux de développement de l’espace de programmation concerné.
Des ateliers permettant de produire de nouvelles conceptions à même de projeter le SEPT dans les 20 ans à venir sont ainsi au programme de cette rencontre, à laquelle ont pris part les autorités locales, les comités centraux de pilotage et intersectoriels, les représentants d’entreprises et d’agences privées, des chercheurs et experts universitaires et des membres de la société civile.
L’objectif porte sur l’adoption d’une politique de développement des secteurs stratégiques quant à l’aménagement du territoire et à la mise en place des conditions d’un développement durable à moyen et long termes.
Des orientations sont aussi faites par grandes zones, notamment en ce qui concerne l’occupation des sols, la répartition des ressources naturelles et la mise en valeur des zones d’aménagement spécifique.
Le schéma permet également de définir les grands axes de développement, les grandes infrastructures, les zones d’activité économiques et aussi les équipements d’intérêt général.
Le but est en sus d’assurer le développement agricole, touristique et industriel en protégeant l’écosystème et les espaces jouissant d’une valeur culturelle et historique.
L’occasion est donc un moyen de renforcer les réseaux de communication et d’échange d’expériences, mais aussi d’engager le processus de concertation autour des principaux axes de développement du SEPT.
Des ateliers sont ainsi à l’ordre du jour de cette rencontre pour débattre essentiellement de l’environnement, la durabilité et la valorisation du capital naturel et culturel, de la ville, l’urbanisme et l’habitat ainsi que du système productif et du développement économique dans le Grand-Sud.
Ravah Ighil
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Posté Le : 01/07/2013
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: El Watan ; texte: Ravah Ighil
Source : El Watan.com du lundi 1er juillet 2013