Quelque 16 artisans issus de 12 wilayas ont pris part à cette formation qui s’inscrit dans la perspective de relancer l’exploitation de l’or rouge, suspendue il y a plus de 20 ans en raison de sa pêche anarchique et des pratiques illégales qui ont gangrené ce créneau d’activité.
À l’initiative de la Chambre d’artisanat et des métiers (CAM) de la wilaya d’El-Tarf, en coordination avec l’Agence nationale de développement durable de la pêche et de l’aquaculture (ANDPA), une session de formation aux techniques de traitement et de transformation du corail a été organisée, samedi 9 janvier, à l’école pilote de taille de pierres précieuses et semi-précieuses de la wilaya de Tamanrasset.
En tout, 16 artisans issus de 12 wilayas (El-Tarf, Tébessa, Tizi Ouzou, Alger, Skikda, Chlef, Constantine, Mostaganem, Jijel, Oran, Biskra et Tamanrasset) ont pris part à cette formation qui s’inscrit dans la perspective de relancer l’exploitation de l’or rouge, après une suspension qui aura duré plus de 20 ans en raison de sa pêche anarchique et des pratiques illégales qui ont gangrené ce créneau d’activité. Les participants à ce cycle de formation auront, huit jours durant, l’occasion de développer leurs connaissances en matière de lisse et de gravure utilisées dans la transformation des coraux bruts, surtout leur intégration dans la joaillerie et la fabrication de bijoux artisanaux.
Deux spécialistes en la matière ont été mis à contribution pour encadrer les artisans et les former au travail du corail en prévision de la réouverture de son exploitation prochaine, que le ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques avait récemment confirmée, a indiqué le directeur de la CAM d’El-Tarf, Rezak Bounab. Pour sa part, le directeur de l’ANDPA, Naïm Belakri, a expliqué les modalités et les conditions d’exploitation de ce trésor national en se basant sur le plan définissant les périmètres autorisés à la pêche au corail.
D’après le même responsable, 10 zones du littoral algérien ont été autorisées à l’exploitation de l’or rouge. Pour assurer la durabilité de la production et, du coup, préserver cette ressource halieutique, l’exploitation est, précise-t-il encore, assurée par système de rotation d’une durée de 5 ans pour chaque zone. Après cette période, le périmètre exploité sera fermé pour une durée de 20 ans, pendant que d’autres zones sont parallèlement mises en exploitation pour garantir un approvisionnement régulier du marché local. Tout en mettant en exergue l’importance de la formation abritée par l’école de gemmologie de Tamanrasset, M. Belakri a dénombré 60 concessionnaires devant assurer une production annuelle du corail allant jusqu’à 6 tonnes.
Chaque concessionnaire est tenu de vendre 70% du corail pêché à l’Agence nationale pour la distribution et la transformation de l’or et des autres métaux précieux, qui achète la quantité en contrepartie d’une somme d’argent fixée de commun accord. Pour plus de transparence, les transactions d’achat du corail brut identifié et de vente du corail semi-fini, effectuées entre Agenor, les concessionnaires, les artisans et les transformateurs, doivent être transcrites sur le document de traçabilité du corail brut et semi-fini prévu par la réglementation en vigueur.
Pour ce qui est de la quantité restante, soit 30% du corail brut identifié, notre interlocuteur précise qu’elle peut être transformée par le concessionnaire lui-même ou vendue à Agenor, selon les conditions prévues pour la quote-part des 70%. En attendant l’ouverture effective des zones autorisées à la pêche, l’ANDPA œuvre à l’élargissement du champ d’exploitation du corail à travers la création d’entreprises de transformation permettant d’insuffler une nouvelle dynamique à l’économie nationale.
D’où l’importance de s’investir dans la formation et l’intégration des travaux subaquatiques dans l’artisanat et les petits métiers. Intervenant dans ce sillage, le directeur de la CAM de Tamanrasset, Abdellah Lagraoui, s’est focalisé sur le jumelage et l’interconnexion entre les professionnels du secteur pour aboutir à une stratégie nationale visant à promouvoir l’artisanat.
Il faut noter par ailleurs que les participants à la formation étaient unanimes à saluer cette initiative, qui devrait accélérer l’exploitation du corail pour mettre fin à l’approvisionnement informel ainsi qu’à la gestion parcimonieuse des quantités provenant des saisies effectuées par les services de sécurité.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 18/01/2021
Posté par : aprincess
Ecrit par : RABAH KARÈCHE
Source : https://www.liberte-algerie.com/centre/lexploitation-du-corail-rouge-pour-bientot-352244