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Durant notre séjour algérois, nous avons rencontré chez Mehdi Hachid des visiteurs du grand Sud : le groupe Imarhan, de Tamanrasset et le photographe Djaafar Koudia, de Djanet. Avec cette rencontre touareg, c’est une toute autre facette de l’Algérie qui se présente, aride, subtile et envoûtante.
Imarhan: un souffle du Sahara
Les touaregs que nous avons rencontrés étaient calmes et discrets en notre présence, comme si leur tempérament reflétait une temporalité et une expression propre aux gens du sud. Quand ils saisirent les guitares ce soir-là, une atmosphère nouvelle envahit la pièce, il nous sembla que le désert nous rejoignait pour quelques instants.
La musique, lente et rythmée comme le pas du chameau, berçait les spectateurs fascinés et les chants en langue tamasheq s’ajoutaient par moments à la musique lancinante, comme des invocations en choeur. Lorsque l’on apporta une derbouka au percussionniste qui utilisait son siège pour ce concert improvisé, son visage exprima surprise et amusement car son instrument n’est pas du tout la darbouka, c’est le djembé. En effet, Imarhan, avant d’être un groupe du sud de l’Algérie, est un groupe de touaregs, qui peuplent le Sahara et ne connaissent pas de frontières entre Algérie, Lybie, Niger, Mali… Néanmoins, la musique de ces jeunes musiciens n’est pas une musique traditionnelle. Depuis le Sahara, ils puisent dans leurs racines mais leur instrument principal est la guitare et, parmi leurs références musicales, on trouve beaucoup de blues et de jazz.
Durant de longs moments, nous voyageons avec leurs rythmes et leurs mélodies dans un autre espace-temps, captivés par cette rencontre aux antipodes de la culture algéroise. Imarhan, qui signifie en langue touareg « ceux dont je prends soin », crée une alchimie musicale, une sorte de blues touarègue aux rythmes panafricains.
Djaafar Koudia: un regard touareg sur le Sahara
La rencontre n’est pas uniquement musicale. Avec nous pour écouter Imarhan, le photographe Djaafar Koudia est remonté de Djanet, à l’extrême sud du pays et nous montre ses photographies : paysages plats de dunes ou vallonnés de roches désertiques, touaregs dans l’immensité de l’espace horizontal, dromadaires, couleurs gorgées de lumière. Depuis sa petite enfance, son souhait est d’apprendre la photographie.
« J’ai grandi en regardant les albums de mon père puis je me suis initié seul à la photographie. »
Par la suite, il a pu apprendre de différents photographes rencontrés jusqu’aujourd’hui. Son but est de partager et promouvoir la culture et l’art de la photographie dans le Sahara et de montrer la beauté subtile de cette vaste étendue qu’est le désert. Ses photographies présentent un autre visage de l’Algérie, fondamentalement différent des régions du nord. Djaafar est actuellement à Alger pour une série sur la capitale où l’organisation de l’espace et ses édifices verticaux sont si différents de Djanet.
Dans les reportages proposant des images de contrées éloignées, on a souvent affaire à des photoreporters occidentaux qui ont alors un regard extérieur sur les lieux photographiés. A l’inverse, Djaafar propose une vision authentique de cette région puisque c’est son propre lieu de vie qu’il photographie.
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Posté Le : 09/05/2021
Posté par : aprincess
Source : https://onorient.com/imarhan-et-djaafar-koudia-rencontres-touaregs-16775-20151012