Souk-Ahras, le festival des arts plastiques revient.

Après une éclipse de plus de six années, le festival national des arts plastiques sera de retour dans la wilaya de Souk Ahras, à compter du 11 décembre prochain pour s’étaler sur trois jours (du 11 au 13). Le mérite de cette réapparition salutaire en revient en tout premier lieu à la direction de la culture et aux membres de l’association «Abaad» (dimensions) qui, conjointement, ont oeuvré d’arrache-pied pour re-doter la ville de «son» festival fétiche qui a fait, au début des années quatre-vingt, sa renommée internationale grâce à la participation, en ces temps bénis pour l’art, d’artistes étrangers venus de pays aussi lointains que peuvent l’être le Vietnam ou Cuba mais aussi de pays méditerranéens, comme la Grèce, l’Espagne, l’Italie, la France, le Maroc, la Libye...

A cette époque-là, Souk Ahras avait bel et bien mérité haut la main le label de la Mecque des plasticiens. Cette merveilleuse fable n’a cependant duré que le temps que durent les roses. Ephémère, comme du reste toutes les belles choses, elle finit sa splendide trajectoire dans les plis des satanés temps crasseux de médiocrité et de bien d’autres choses honnies. Vue sous cet angle-là, la gageure prêtée aux promoteurs sus-cités de remettre en branle la renaissance du défunt festival est, on ne peut mieux, admirable. Car oser dans un environnement aussi poussif, s’agissant de la chose culturelle et de tout ce qui a trait à l’art de manière globale, innover en tentant de tordre le cou à l’assoupissement contagieux et à l’indolence maladive qui pèsent de tout leur poids sur nos contrées, relève tout simplement de l’acte civilisationnel de haute facture.

Ceci étant, les organisateurs de cette festivité culturelle, échaudés par les expériences passées, préfèrent pour la présente édition parler de salon plutôt que de festival. En revoyant par prudence leur ambition à la baisse, ils espèrent se servir de cette expérience comme d’une répétition générale avant de fixer les objectifs futurs. Chose tout à fait naturelle compte tenu du fait qu’entre la dernière et la prochaine édition, il s’est écoulé pas moins de six années, d’où la nécessité de revoir les automatismes avant d’appréhender cette échéance à laquelle prendront part de nombreux artistes plasticiens nationaux et qui sera vraisemblablement rehaussée par la présence de Mme la Ministre de la Culture dont il est attendu qu’elle accorde sa caution au projet d’institutionnalisation du festival des arts plastiques de Souk Ahras. Ce qui constituera au cas où cela se concrétisera un acquis indéniable doublé d’un gage de pérennité au festival pour qu’il survive aux turbulences et à toutes les mauvaises surprises.

Au rayon des invités d’honneur figurent Bettina, Heinen, Ayache, Boukerche... Il est, en outre, prévu en marge de ce rendez-vous artistique, la tenue de conférences traitant du thème des arts plastiques, des soirées lyriques animées par les troupes locales ainsi qu’un concours de dessin ouvert aux enfants scolarisés et dont les douze productions choisies seront confectionnées sous forme de feuilles du calendrier grégorien 2006. Ainsi soit-il, pour une renaissance, une vraie s’entend, capable de réhabiliter le Souk-Ahrassien avec les vertus de la création et de l’art dont il a par ailleurs grandement besoin, pour chasser les démons de la violence et de l’impétuosité qui hantent hélas une partie non négligeable des descendants du pourtant paisible Saint Augustin.