Souk-Ahras - ENVIRONNEMENT

Djenene El Beylik à Souk Ahras: Un état de délabrement avancé





C’est devant une APC partante, un mouvement associatif démissionnaire et une population totalement résignée devant la politique du fait accompli, que l’un des rares butins de guerre et un pan de l’histoire commune de Souk Ahras, est livré à la déperdition.

«Djenene El Beylik», un jardin public qui remonte à l’ère coloniale, perd chaque année une partie de son âme devant l’avancée irréversible d’un vandalisme incrusté dans les mœurs locales depuis longtemps.

Grignoté d’abord par le béton pour un supposé édifice d’utilité publique, il est aujourd’hui à l’abandon et l’on est déjà loin de cette période où l’odeur du musk et du jasmin vous titillait les narines à chaque passage.

Ce sont plutôt des arbres séculaires partiellement dénudés, des buissons sauvages qui poussent dans l’enchevêtrement de la broussaille, les traces d’un abattage de quelques arbres et le préjudice causé aux rares rosiers restants sont perceptibles dans plusieurs endroits.

L’odeur d’urine, les chiens errants, les rongeurs et les ordures ménagères sont là pour combler le reste du décor d’un jardin qui se meurt.

«Pendant les longues nuits d’hiver, ce lieu devient un point de rencontre des marginaux qui débarquent des quatre coins de la ville. On y consomme des psychotropes et des boissons alcoolisées. C’est aussi à partir de ce point idéal pour le guet des voyageurs solitaires que des vols et des agressions ont été perpétrés contre d’innocentes personnes», a déclaré à El Watan un abonné de ce lieu.

Sans gardien, sans éclairage et sans clôture fiable, cet espace unique en son genre perd graduellement de ses couleurs pour adopter un gris crasseux qui décore murs et plantes et s’étend jusqu’aux édifices environnants.

Il fut un temps où ce même jardin public, qui faisait jonction avec le club des jeux de boules, était plus spacieux et jalousement entretenu par les employés de la commune.

Selon quelques indiscrétions, les prédateurs locaux du foncier auraient soufflé mot à qui de droit pour que l’état de délabrement avancé dans lequel se trouve le jardin puisse justifier, à l’instar des scandales du POS 8, une location-concession au profit d’une opulente personne de Souk Aras.


Abderrahmane Djafri


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