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Souk Ahras - Ali Selaimia. Président d’association et membre de la Fédération nationale pour la protection de l’environnement: «Notre projet de réserve naturelle est bloqué par la bureaucratie»



Souk Ahras - Ali Selaimia. Président d’association et membre de la Fédération nationale pour la protection de l’environnement: «Notre projet de réserve naturelle est bloqué par la bureaucratie»


– Vous êtes pratiquement l’une des rares personnes à Souk Ahras à avoir opté pour un militantisme écologique. Est-ce un choix ou une obligation?

Les deux à la fois. Il s’agit d’un choix dans la mesure où je suis profondément convaincu de l’importance de nos actes par rapport à l’immobilisme de la majorité et c’est aussi une obligation vis-à-vis de nos richesses naturelles, de notre devenir. Les coups portés quotidiennement à notre faune sont la conséquence logique d’une indifférence programmée et de complicités avérées à plusieurs niveaux.

Si nous devons parler d’obligation de reconnaissance, je dirai tout simplement qu’aux premières années de la révolution et au moment même où les moyens de lutte armée étaient insignifiants, les responsables FLN-ALN avaient eu recours au liège de Mechroha pour l’achat des armes.

Je dois mentionner que je suis né dans cette forêt et je suis témoin de sa dégradation, de sa dilapidation, de ses désastres au point où l’on compte un nombre incommensurable de races animales qui ont totalement disparu de la région. C’est le cas pour plusieurs reptiles, le chacal et des oiseaux autres que le chardonneret.

– Vous ne vous contentez pas de constats puisque vous avez proposé le projet d’une réserve naturelle, perdu, présume-t-on, dans les dédales de la bureaucratie. Qu’en est-il dudit projet?

Effectivement, notre proposition a été faite et refaite maintes fois sans jamais produire les effets escomptés au niveau local ou central.

Notre dossier comporte entre autres une description des atouts des régions forestières des communes de Mechroha, Ouled Driss et Ain Zana, réputées pour la densité de leur flore et la diversité de leur faune qui subit depuis des décennies une destruction effrénée risquant au fil des années de léguer aux générations un espace dévasté et dénué de ses richesses animales.

Je dois reconnaître, toutefois, que j’ai été contacté par des responsables de l’environnement au niveau central. Ils m’ont posé des questions relatives à la faisabilité d’un tel projet que je crois salutaire pour la région.

– Vous avez joint dans votre dossier des avantages macroéconomiques pour la wilaya de Souk Ahras, voire les wilayas limitrophes…

Absolument. La protection de la forêt et la régénération de la flore et de la faune auront un impact certain sur la production des produits du terroir et l’exploitation scientifique et rationnelle de plusieurs dérivés tels le liège et les fruits des bois.

Des activités qui tiendraient compte des préalables économiques dans le respect de la nature sont possibles. L’élevage des animaux, l’activité pastorale, la création des clubs écologiques ne seront pas bannis du paysage et l’on est déjà sûr que la création des activités de transport, le renforcement des sciences vétérinaires, avec une création de plusieurs postes d’emploi directs et indirects, contribueront, à coup sûr, à l’épanouissement de la population locale.



Photo illustrative de cet entretien ajoutée par Akar Qacentina "Menace de la survie du cerf de Berbèrie dans la région de Souk Ahras"

Entretien par A. Djafri


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