Souk-Ahras - Espaces verts, plantations d'alignement

Djenene El Beylik à Souk Ahras: L’unique jardin public de la ville délabré



Djenene El Beylik à Souk Ahras:  L’unique jardin public de la ville délabré




L’unique jardin public de toute la wilaya de Souk Ahras, qui date de la période coloniale, est méconnaissable.

Depuis plusieurs décennies, il n’offre que dépit et désolation. Les platanes et les palmiers sont pour la plupart rongés par des insectes, leurs troncs creux, grisâtres ont une odeur de moisi. Les roses d’autrefois ont depuis longtemps cédé la place à des arbustes sauvages difficiles à identifier.

Même si, théoriquement, un gardien qui fait également fonction de jardinier y est affecté, le décor atteste d’un délaissement total de cette partie de la mémoire collective de la ville.

«C’est devenu l’endroit le plus crasseux de la ville de Souk Ahras. On y jette les ordures ménagères, les voyageurs et les SDF y vont quotidiennement pour satisfaire leurs besoins, d’où ces odeurs pestilentielles», déplore un citoyen qui dénonce l’état des lieux.

Les adeptes de Bacchus qui s’y rendent de nuit, les consommateurs de psychotropes et les malades mentaux détruisent arbres, plantes ornementales et sièges publics.

L. Mourad, un militant associatif dans le domaine de l’environnement, enfonce un peu plus le clou: «Si une volonté des services communaux de protéger, voire de promouvoir cet espace public était existante, on aurait d’abord pensé à éclairer ce jardin, qui est devenu lieu de débauche et de dépravation. On aurait pu ensuite désigner des jardiniers et des gardiens fiables, au lieu de faire dans le précaire».

Ce même endroit avait été proposé, dans les années 1990, à la vente au dinar symbolique à un ex-apparatchik du parti unique, n’était l’intervention musclée d’un homme d’Etat de l’époque qui était fermement opposé au bradage des biens publics.

L’état de dégradation avancée dans laquelle il est depuis des années penche vers la récidive ou, à défaut, son affectation au profit de quelques investisseurs de pacotille qui, conjoncture oblige, pullulent ces derniers jours à Souk Ahras.

Les mauvais exemples, on en compte au moins une dizaine: vente de terrains agricoles récupérés auprès d’agriculteurs authentiques au nom d’un investissement fictif au lieudit Fettouma Essouda ; vente de logements d’astreinte incessibles dans des lycées après falsification des plans ; vente de terrains forestiers sur la RN16 ; vente illicites de parcelles à Ibn Rochd et au POS 10.

Djenene el beylik ne fera qu’allonger la liste. Le prétendant est déjà connu, le montant aussi.


Photo: La place centrale de Souk Ahras

Abderrahmane Djafri



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