En arpentant le palier de la maison Balsaka, dans la commune de Tamalous, à l’ouest de Skikda, on est vite attiré par les senteurs, les cris d’enfants et l’ambiance des grandes fêtes familiales. Les youyous fusent encore et la maison ne désemplit pas.
Tous les Balska de Tamalous, parent et alliés, sont venus aux nouvelles de Khaoula, la jeune prodige qui rentrait tout juste d’Alger où elle venait d’être honorée par le Premier ministre, un événement qu’on s’apprête à fêter par un grand dîner familial.
Sai Balaska, le père de Khaoula et avec cette pudeur propre aux gens simples et humbles, a du mal à trouver les mots pour exprimer son ressenti.
«C’est ma fille aînée. Son parcours scolaire a toujours été exemplaire. C’est vrai que sa mère et moi nous nous attendions à ce qu’elle réussisse au Bac avec une bonne moyenne, mais là, elle a dépassé toutes nos attentes.»
C’est vrai que Khaoula a surpris tout son monde «C’est grâce à Dieu et à l’aide et le suivi de sa mère, enseignante de son état», juge le père.
Khaoula parvient à se défaire de ses invitées et arrive enfin. C’est une lycéenne comme toutes les autres. Enfin presque. Élevée dans une famille conservatrice, elle a hérité de cette même touche d’humilité qui caractérise son père, son grand-père et ses oncles. À ses premiers mots, on a comme l’impression que cette jeune fille n’arrive pas encore à comprendre ce qui lui arrive.
C’est vrai que depuis l’annonce des résultats du Bac la consacrant détentrice de la moyenne nationale historique, elle n’arrête plus d’être sollicitée et par la presse et par les habitants de Tamalous qui entendent, eux aussi profiter des feux de la rampe venus illuminer leur ciel. Khaoula parle juste et peu.
«Je ne pourrai pas vous parler de mon bonheur. Le bonheur ne se décrit pas, il se vit», lance la jeune fille comme pour décider déjà de la hauteur de la barre du dialogue.
Et de rajouter: «franchement, depuis l’annonce des résultats et à ce jour, je continue de chanceler entre rêve et réalité. Je ne m’attendais vraiment pas à ce résultat même si je me suis toujours battue pour être la meilleure.»
Et comment avait-elle accueilli cette consécration ?
Là Khaoula redevient une jeune fille.
«Bien avant l’annonce des résultats, on m’a appelé pour me dire que j’étais la première au niveau de la wilaya. Mais je préférais tout de même attendre pour voir ma moyenne de mes propres yeux. Dès la publication des résultats, j’étais restée bouche bée. Croyez-moi, je suis restée longtemps à déchiffrer ma moyenne pour me convaincre qu’il s’agissait bien d’un 19 et non d’un 17 ou un 18. J’étais clouée à ma place», raconte-t-elle en laissant enfin éclater un rire juvénile.
Khaoula ne pouvait pas échapper à la question trop traditionnelle sur ses ambitions. De plus en plus détendue elle répond avec une grande assurance.
«Je vais m’inscrire à la Faculté de médecine pour me permettre de poursuivre encore mes études et parvenir au stade des recherches. Je rêve d’exercer une profession qui aura à laisser des traces dans l’histoire de l’humanité», lance-t-elle sans prétention aucune.
Et comment peut-on être prétentieux lorsqu’on est arrivé à pulvériser «le record» de la moyenne nationale du BAC en parvenant à obtenir un 19, 21. Un 21 comme le code administratif de la wilaya de Skikda!
Photo: Studieuse et pleine d’humilité, la jeune prodige nourrit aussi l’ambition de faire des recherches en médecine.
Khider Ouahab
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Posté Le : 30/07/2017
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: El Watan ; texte: Khider Ouahab
Source : elwatan.com du dimanche 30 juillet 2017