Le groupe Benamor a inauguré, lundi dernier, une nouvelle unité de transformation de tomate industrielle à Boumaïza, dans la commune de Ben Azzouz, à l’est de Skikda.
Intervenant lors d’un point de presse, Sami Benamor, PDG du groupe, fera savoir que cette unité, d’une capacité actuelle de 2400 tonnes/jour, est appelée à doubler carrément ses potentialités pour parvenir à assurer, d’ici à 2013, une production design de 5000 t/j.
Cette capacité se greffera, comme le mentionnera l’intervenant, aux productions des deux autres unités du groupe, implantées dans la wilaya de Guelma et qui parvenaient déjà à garantir, à elles seules, l’équivalent de 7000 t/j. «Ceci aura à placer le groupe en leader sur le marché national et continental», expliquera, plus tard le gérant de l’unité qui ajoute : «Nous entendons assurer facilement, dans les quelques années à venir, l’équivalent de 55 000 tonnes de double concentré de tomates, (DCT) pour un besoin exprimé de consommation nationale estimé à 80 000 t, ce qui nous accordera au minimum plus de 70% de part du marché national.
Notre ambition ne se limitera pas uniquement à ce palier, car nous entendons renforcer notre potentiel d’exportation. Aujourd’hui, avec les moyens du bord actuels, nous parvenons tout de même à exporter plus de 800 tonnes vers l’Irak. D’autres pays, comme le Soudan et l’Egypte, importent également nos produits.
L’année dernière, nous avons participé à la Foire internationale de l’agroalimentaire de Paris où nous avons eu des propositions sérieuses. Il nous reste juste à attendre les résultats des analyses de labellisation de notre produit par l’Union européenne pour introduire nos produits sur le marché de l’hémisphère Nord.»
Dans le même sillage, et quand on fait remarquer à notre interlocuteur que l’Algérie continue néanmoins à importer le DCT, il rétorque, presque machinalement que cette importation est considérée par les professionnels comme n’étant qu’un appoint : «D’abord, il faut préciser qu’on n’importe que le produit semi-fini, ou ce qu’on qualifie de triple concentré de tomate (TCT) qui aura à passer par l’étape de la transformation avant sa mise en boîte.
Cette année, il est vrai, l’Algérie a importé l’équivalent de 13 000 t de TCT pour, d’une part, combler les manques à produire causés par le mildiou qui a touché 20 % de la production nationale, et d’autre part, pour sécuriser et réguler le marché en cette période du mois de Ramadhan.»
Skikda, un eldorado tout rouge
La volonté affichée par le groupe Benamor de se positionner dans la filière tire, essentiellement, ses repères du potentiel énorme qu’offre la wilaya de Skikda en la matière. Une wilaya qui, bon gré, mal gré, arrive encore à se positionner en pôle position de la filière de la tomate industrielle au niveau national.
Ce qui fera dire au PDG qu’«une des priorités du groupe reste en relation avec notre implication directe dans la recherche de la stabilité sociale de cette région», en rappelant que la nouvelle unité assure déjà 100 postes d’emplois permanents et plus de 2000 emplois indirects.
«Skikda reste leader de la filière, soit en termes de superficies cultivées, soit en termes de production», affirme le SG de la Chambre de l’agriculture de la wilaya qui précise que cette année et sur un objectif de 6500 ha, la wilaya a largement dépassé ses prévisions en atteignant les 7100 ha. «Nous nous attendions à une récolte de plus de deux millions de quintaux, et n’étaient le mildiou et les effets de la dernière canicule qui ont emporté près du quart de la production, on pouvait s’attendre à de meilleures performances.»
La filière, faut-il le rappeler, occupe plus de 3500 producteurs de tomate industrielle, qui semblent encore éviter les rouages administratifs des conventions avec les transformateurs pour «échapper», semble-t-il, aux retombées fiscales. L’Etat est encore interpellé pour trouver une solution en optant pour de meilleures décisions incitatives.
Entre-temps, et conscient certainement de cet énorme potentiel qu’offre la région de Ben Azzouz et selon les données de la chambre, le groupe Benamor est parvenu à fidéliser 400 agriculteurs sur un ensemble de 780 inscrits qui ont signé une convention devant leur permettre de bénéficier de l’aide de l’Etat.
«L’année prochaine, on fera mieux», dixit le gérant de l’unité.
Souhaitons-le, puisque dans le fond et dans la forme, c’est le pays qui en sort gagnant.
Khider Ouahab
Posté Le : 31/07/2011
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : Khider Ouahab
Source : El Watan.com du dimanche du 31 juillet 2011