Skikda - Oléiculture, Production d'huile d'olive

Skikda - Plus de 50% du potentiel oléicole touché: La mouche de l’olive a fait des ravages



Skikda - Plus de 50% du potentiel oléicole touché:  La mouche de l’olive a fait des ravages




Favorisée par les chaleurs des mois d’octobre et de novembre derniers, la prolifération de la Dacus Oleae a causé des pertes sèches dans les oliveraies.

Le prix du litre d’huile d’olive est appelé, cette saison, à connaître une envolée des plus considérables. On risque même de ne plus trouver suffisamment d’huile d’olive sur le marché, à moins que des revendeurs, indélicats, ne vous fourguent les restes de la production de l’année écoulée.

A Bouchtata, au sud de Skikda, des oliveraies entières ont été comme «asséchées».

«D’habitude, je cueillais au moins une centaine de sacs par récolte. Cette saison, et comme vous pouvez le constater, je n’ai ramassé que 17 sacs d’olives. C’est l’une des saisons les plus maigres que j’ai connu et il m’a fallu moins d’une semaine et moins d’efforts pour récolter mes olives», témoigne le propriétaire d’une petite oliveraie au pays des Medjadjda.

Dans ses explications, il juge que cette «perte sèche» a été essentiellement causée par la mouche des olives (Dacus Oleae) et aussi par les chutes de grêlons sur la région de Skikda au début du mois de novembre.

«Ces grêlons, gros comme un œuf, ont fait des ravages dans les cultures en général et dans l’arboriculture en particulier. C’est vrai que l’olivier est robuste, mais les chutes des grêlons ont été si impressionnantes que les arbres ont perdu leurs branches».

Le constat relevé à Bouchtata est quasiment le même dans les autres régions de la wilaya, connues pour leur potentiel oléicole. Que ce soit à El Harrouche, Tamalous, Bekkouche ou Aïn Zouit, les oliveraies ont toutes été grandement affaiblies par une incroyable prolifération de la Dacus-Oleae.

«Ce parasite a touché près de 60% des superficies en rapport», estime un cadre de la direction des services agricoles (DSA), ce qui n’est pas rien.

La même source rajoute que «la prolifération de ce parasite, ennemi de l’olivier, a été essentiellement favorisée par les dernières chaleurs ayant sévi durant les mois d’octobre et de novembre et c’est malheureusement au courant de cette période que les olives mûrissent».

Des récoltes en deçà des prévisions

Cette mouche apparaît dans les oliveraies vers le début de juillet. Les femelles piquent les fruits pour y implanter leurs œufs. Ces derniers donnent alors naissance à des larves qui rongent l’olive.

«Lorsque la température est favorable, le développement des larves est très rapide, et on assiste alors à l’inévitable chute des olives piquées», explique-t-on à la DSA.

Cette réalité imprévisible a donc nettement amoindri le potentiel de production oléicole de la wilaya.

Comme chaque saison, les services agricoles tablent souvent sur des prévisions, qui se font en fonction des superficies cultivées. Pour cette année, les récoltes ont été très en deçà des prévisions, comme l’explique un cadre de la DSA.

«Nous avions prévu, pour l’actuelle saison, une production de 332.820 quintaux et une production en huile de plus de 73.000 Hl. Malheureusement, et jusqu’au mois de novembre, on n’a récolté que 56.530 qx», nous dira notre interlocuteur.

Même si la récolte est appelée encore à se poursuivre le long de ce mois, on devrait s’attendre à un véritable effondrement de la production. Une appréhension que consolide le faible rendement relevé dans les premières récoltes.

«Le rendement en olive, pour cette première récolte a été de 23 qx à l’hectare alors que la moyenne de la wilaya est de 38 qx/ha. Pour la production en huile et sur les 8.480 qx de fruits triturés, le rendement n’a été que de 16 litres au quintal, alors que l’année précédente il était de 22 l/q».

Selon toujours la même source, en plus des ravages causés par la mouche de l’olive, et les grêlons, la chute de la production de cette année est également à imputer aussi aux pratiques néfastes qui persistent encore dans la collecte des fruits.

«La seule pratique du gaulage engendre de grandes pertes dans les productions, vu qu’elle alterne les bourgeons devant donner les fruits de la saison suivante».

Pour conclure et devant une telle régression, et comme l’offre sera certainement moins importante que la demande, il reste à s’attendre à une envolée du prix du litre d’huile d’olive. Cédé l’année passée à moins de 600 DA le litre, les premiers litres de cette année se vendent déjà à 750 DA.

Et qui connaîtra encore une hausse dans les jours à venir selon un producteur local.


Khider Ouahab



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