Skikda - Sidi Mezghiche

Sidi Mezghiche, la commune la plus propre de la wilaya de Skikda: Un exemple à suivre pour toute la région



Sidi Mezghiche, la commune la plus propre de la wilaya de Skikda:  Un exemple à suivre pour toute la région




En dépit de certains problèmes, comme l’insuffisance d’eau potable et de moyens pour enlever la décharge sauvage, cette commune a réussi à améliorer, de façon spectaculaire, son cadre de vie grâce aux hommes de bonne volonté.

En flânant, mardi dernier, dans les ruelles de Sidi Mezghiche on avait l’impression d’être dans une wilaya autre que Skikda. En dépit de sa vocation rurale, cette commune donne aujourd’hui l’impression de se détacher de l’ambiance négligée qui caractérise la grande majorité des 38 communes de Skikda. Elle se distingue même par d’encourageants aspects de propreté et d’harmonie qu’on ne trouve même pas au chef-lieu de wilaya. Que ce soit au niveau de l’artère principale du village ou à travers les quartiers, on relève les mêmes visions. Les chaussées ne souffrent d’aucune altération et il n’existe aucun nid de poule. Les trottoirs sont bien faits. Sur les grandes artères, des corbeilles sont placées à la portée des passants et, fait étrange, dans cette wilaya, tous les lampadaires sont intacts «le soir toutes ces lampes s’allument et s’il arrive qu’une ampoule grille, on appelle le service technique et des agents communaux viennent le soir même la réparer», témoigne un habitant de Sidi Mezghiche. Qui dit mieux? «Sidi Mezghiche a changé et nous en sommes fiers…», lance, comme un défi, un jeune rencontré dans un cyber-espace tenu par deux petites demoiselles. Celles-ci enchaînent «El Hamdoullah (Dieu merci) on préfère vivre ici. Notre ville est propre et nos routes sont parfaites. En tout cas Sidi Mezghiche est plus propre que Skikda qui a pourtant beaucoup plus d’argent.» Sans commentaire ! puisque cette paisible commune sans recettes et sans ressources, et avec un maigre budget de 4 milliards de centimes, parvient à assurer l’essentiel aux 30 000 habitants des 17 agglomérations qui la composent, ce qui n’est malheureusement pas le cas pour la grande majorité des autres communes.

1ère commune dans l’amélioration du cadre de vie

Globalement, les habitants rencontrés dans les cafés ou même aux guichets de l’APC expriment tous le même satisfecit quant aux efforts déployés par leurs élus ; chose très rare dans une wilaya extrêmement politisée, et où, la ‘chkara’ et le régionalisme de bas étage priment sur toutes les élections. «C’est leur deuxième mandat et la prochaine fois on les plébiscitera encore. Ils font du bon travail et on est tous derrière eux, d’ailleurs on a eu cette année le premier prix du concours organisé par la wilaya pour désigner la commune la plus propre», jubile un vieux, tout en sirotant son café. La discussion presque improvisée tourne vite au débat. «Vous n’avez qu’à sillonner toutes les artères de notre commune, vous ne trouverez ni saleté, ni crevasses, ni fuite d’eau. Il y a six ans seulement, notre village était un véritable bourbier», estime un autre. Comme d’habitude, la présence de la presse attire souvent les citoyens qui en profitent pour présenter des revendications, évoquer un problème ou dénoncer un responsable. Les habitants qu’on a eu à rencontrer n’ont pas dérogé à cette règle. Les problèmes à Sidi Mezghiche il y en a tout de même et de sérieux même. Ecoutons un des habitants en parler : «On ne boit que trois jours par semaine. Des fois, on ne reçoit pas d’eau durant toute une semaine.

C’est un problème qui nous irrite énormément alors que nous sommes très proches du barrage de Oum Toub.» Le volet environnemental a également été évoqué. «C’est vrai que notre village est propre mais les efforts de nos élus sont ternis par la présence de cette décharge sauvage qui continue d’enlaidir le paysage à l’entrée de notre commune. On demande à ce qu’elle soit délocalisée», exige un jeune. Effectivement, en arpentant le chemin Skikda-Sidi Mezghiche et en s’approchant du village, l’attention est vite attirée par cette décharge qui s’étend non loin de la route. Ceinturée par des terres agricoles, elle offre un panorama hideux qui brise le paysage agricole féerique de cette région. Le manque de transport scolaire a également été relevé par certains habitants surtout ceux des agglomérations secondaires. Néanmoins, on note une nette conviction, auprès de ces habitants, que les choses n’ont cessé de s’améliorer même si le fait de demander d’autres progrès reste en fait une volonté toute légitime. Par quel miracle, ces élus sont-ils parvenus à faire de Sidi Mezghiche ce qu’elle est devenue aujourd’hui ? «Il n’y a pas de miracle. Ce n’est qu’une question de bon sens et de travail», répond le maire élu pour un deuxième mandat avec plus de 55% des suffrages exprimés. Rencontré en compagnie de ses adjoints, le maire accepte de revenir sur cette dynamique que son équipe a insufflée, au grand bien de ses concitoyens.

Il s’explique : «La situation actuelle de Sidi Mezghiche n’est que la continuité d’un travail que nous avons enclenché au début de notre premier mandat. On a fait de l’hygiène notre priorité. Comme la commune reste pauvre en matière de finances, on a puisé dans ce dont nous disposons. C’est très simple, on a développé notre régie et ce sont nos employés qui opèrent sur l’éclairage public, sur les différents réseaux, au niveau des établissements scolaires du primaire. Bref, on ne recourt jamais aux entreprises privées pour réaliser ce que nous pouvons faire. Si une fuite d’eau est déclarée, on n’attendra pas l’ADE. On agit vite et on répare avec nos moyens.» En ce qui concerne la prise en charge effective du volet relatif à l’amélioration du cadre urbain et l’hygiène, l’exécutif communal a opté pour une stratégie assez simple mais qui a fini par donner de très bons résultats. «Chaque année, on recrute, à titre de contractuels, 10 jeunes qu’on inclut dans les équipes en charge du nettoiement et dont certains ont fini par être permanents. Depuis notre premier mandat, on est parvenu à disposer de 40 agents de nettoiement qui se relayent pour assurer la propreté du chef-lieu de commune et des agglomérations. C’est pour cette raison que notre commune reste propre à longueur de journée», ajoute le maire. En plus des opérations de balayage et de ramassage des ordures, l’équipe communale en charge du nettoiement assure également la collecte des déchets des 17 agglomérations secondaires. «Lors de la saison estivale et pour donner une bonne image de notre région pour les estivants qui passent par Sidi Mezghiche pour se rendre aux plages de Collo, on délègue en permanence une équipe qui arpente à pied le parcours allant de Bouhalbes jusqu’à Tamalous pour ramasser les déchets que jettent souvent ces mêmes estivants», rajoute un vice-président.

1ère commune dans le logement rural

Le volet de la propreté n’est heureusement pas l’unique avancée relevée à Sidi Mezghiche. D’autres volets en relation avec les prérogatives communales enregistrent, pour leur part, d’autres développements. Sidi Mezghiche, faut-il le relever, reste l’une des communes les plus marginalisée en matière de logement. En 50 ans, elle n’a bénéficié que de 300 logements. «C’est très peu d’autant plus que d’autres communes du même gabarit ont bénéficié de nouveaux programmes dépassant les 500 unités», fait remarquer un habitant de la région. Néanmoins, ce retard a fini par être comblé grâce essentiellement à la formule du logement rural. «Sidi Mezghiche est classée première au niveau de la wilaya en matière de réception de logements ruraux», précise le maire, non sans fierté. Et d’ajouter : «Avec ces réalisation nous sommes parvenus à limiter l’exode rural puisque 150 habitants ont bénéficié de logements ruraux au niveau de quelques mechtas et s’adonnent aujourd’hui au travail de leur terre. Ce type de logement a permis de minimiser le manque né du manque du logement social. Si on nous alloue encore 200 unités, on mettra fin au problème du logement dans notre commune.» La commune qui a bénéficié de plus de 650 unités dans la formule du rural, a réussi à réaliser «plus de 80 % du programme à ce jour», précise le maire.

Un taux très honorable quand on sait que certaines communes traînent encore avec des taux de réalisation ne dépassant pas les 20%. Le même satisfecit est exprimé pour l’opération de résorption de l’habitat précaire. En 2008, les constructions précaires représentaient plus de 5 % de la structure des logements habités. Aujourd’hui, plus de 95 % des logements précaires ont été détruits et leurs occupants ont bénéficié de nouveaux logements. «En 2014, nous en finirons avec les habitations précaires de la Mechta, El Kobbia et Chouhada. Leurs logements sont en voie d’achèvement», note-il. Pour conclure, on a préféré laisser le P/APC exprimé un vœu : «Nous souhaitons que notre commune qui a démontré sa volonté de travailler sans relâche soit incluse dans le programme de la formule AADL ; 100 unités seront amplement suffisants pour combler nos habitants. Sidi Mezghiche regorge, elle aussi, de cadres, d’infirmiers, d’enseignants…qui rêvent de bénéficier d’un logement dans ce cadre.» Voilà qui est dit, et puisse la propreté de Sidi Mezghiche faire tache d’huile et titiller d’autres communes…suivez mon regard !

Khider Ouahab



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