Métiers de marbrerie à Skikda: Profiter du savoir-faire des Italiens de Carrare

Trente jeunes artisans en marbrerie sont appelés à profiter de l’expérience, de renommée mondiale, des marbriers italiens de Carrare, une ville qui constitue avec Fil-Fila, à l’est de Skikda, l’un des plus beaux et des plus gigantesques gisements de marbre au monde.

Les artisans locaux auront ainsi à suivre une formation théorique et pratique, dispensée par Dr. Morizio Martinelli, expert international dans le domaine du marbre et de la pierre ornementale, accompagné d’un technicien supérieur et maître artisan qualifié, comme le mentionne un document édité à cette occasion par la chambre de l’artisanat et des métiers de Skikda (CAM).

C’est cette dernière institution qui est l’instigatrice de cette formation, d’une durée de 5 mois et qui permettra aux artisans de découvrir d’autres façons de travailler le marbre pour en faire des merveilles.

Il est vrai que la marbrerie locale a de tout temps souffert d’un manque flagrant d’imagination et de création. Les marbriers se limitaient juste à couper et à graver des pierres tombales, ou à inventer des tables et des rampes en marbres, qui ont souvent été mal finies.

En plus des techniques de sculptage, les maîtres artisans italiens, initieront aussi les artisans de Skikda aux techniques de la mosaïque, des formes, de l’entretien et de la maintenance du marbre et aussi à la restauration de vieux objets en marbre.

Un savoir-faire qui permettra- pourquoi pas d’ailleurs- à ces artisans de préserver et de restaurer les multiples édifices du patrimoine architectural local, qui comprend dans sa globalité des composants en marbre venu directement du gisement de Fil-Fila.

Que ce soit l’hôtel de ville, la Banque centrale, la gare ferroviaire, ou le Château Bengana, ils sauront certainement, on l’espère aussi, redonner vie au statues en marbre, de véritables chefs-d’œuvre, qui ornent quelques espaces publics et qui se trouvent aujourd’hui dans un état pitoyable.

Autant dire que la matière existe et c’est pour cette raison, parmi d’autres, l’initiative de la CAM représente un évènement à saluer.

La venue d’experts italiens d’une ville qui, depuis l’époque romaine, est assimilée à sa carrière de marbre et aux statues et autres temples finement taillés du marbre de son gisement, est une occasion pour les artisans locaux dont la formation sera encadrée par l’institut Rinascenza de Carrare, fondé en 1947 et spécialisé dans les métiers, comme l’explique Ali Raïs, président de la CAM.

Les cours théoriques et pratiques se feront aux ateliers de l’Enamarbre de Skikda ainsi qu’aux ateliers des artisans.

La formation s’inscrit aussi, selon M. Raïs, dans la volonté de développer le produit artisanal pour «la réussite du système productif local dans le métier du marbre débuté en 2009».

* Photo: La carrière de Fil-Fila est l’une des plus importantes dans le monde

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