Le patrimoine national agressé à Skikda: La clochardisation gagne l’Hôtel de Ville

L’APC de Skikda vient de défigurer, à coups de marteau, les escaliers en marbre de la deuxième entrée de l’Hôtel de Ville, un monument porté pourtant, par arrêté de wilaya, dans l’inventaire supplémentaire des édifices locaux devant bénéficier du statut de «patrimoine national», par le ministère de la Culture.

Cet arrêté n’a malheureusement pas empêché l’APC de porter atteinte à son propre patrimoine et à une œuvre architecturale qui représente le symbole de la ville.

Cette atteinte, très commentée par une population médusée, a été décidée la veille seulement de la visite de M. El Ghazi, ministre délégué chargé de la Réforme du service public.

Prise de panique, l’APC s’est subitement rappelé que cette entrée qui mène au service de l’état civil était inaccessible aux handicapés moteurs.

Voulant certainement éviter d’éventuelles remarques du ministre, l’APC décide alors de bricoler une sorte de rampe d’accès.

Seulement, dans sa précipitation, elle décida d’opter pour la solution la plus facile et la plus nuisible surtout. Des maçons de la commune ont ainsi été appelés à la rescousse pour briser une partie des marches et y élever une sorte de plan incliné des plus hideux, défigurant l’harmonie architecturale qui caractérisait ces lieux.

«C’est un véritable massacre commis contre notre patrimoine. L’APC la plus riche du pays pouvait tout de même confectionner une rampe d’accès mobile ou démontable pour préserver ce joyau architectural. En plus, cette rampe a été érigée sous un faux angle et sans aucune norme. A mes yeux, elle représente un véritable danger pour les handicapés moteurs eux-mêmes», témoigne un architecte.

Ainsi va Skikda, une ville éternellement malade de…ses propres enfants.

Khider Ouahab