La «Révolution des escaliers» s’empare de la ville: «Drouj» Skikda relookés

Ville d’escaliers par excellence, Skikda ne pouvait passer à côté de cette fièvre colorée qui s’est emparée des marches de plusieurs villes du pays.

Le starter, tellement attendu, a été donné le week-end dernier par un groupe de jeunes et des plus âgés aussi, qui ont joint leurs efforts pour relooker les escaliers du Rialto, en plein cœur de la ville.

«On ne voulait surtout pas reprendre les dessins déjà faits dans d’autres villes du pays. On a essayé de faire autre chose et le choix a été finalement porté sur deux caractéristiques de notre ville ; la fraise et la mer, en l’occurrence.

Le dessin actuel n’est pas encore achevé, car on a été pris par le temps. Il nous reste à rajouter d’autres éléments : un dauphin et un goéland pour parachever l’œuvre dessinée par l’artiste peintre Ahmed Zahi», explique l’un des initiateurs de l’opération.

Le relookage des escaliers du Rialto s’est également fait sans recourir ni au parrainage ni au sponsor.

«On voulait que ce soit une opération purement citoyenne et on a même refusé qu’elle se fasse sous l’égide des associations»,rajoute la même source.

Les initiateurs, tous des bénévoles, ont d’abord nettoyé les marches avant de passer à l’action, créant ainsi une belle ambiance au centre-ville et attirant surtout les regards.

«Des passants se sont joints à nous, d’autres nous ont acheté de la peinture, des pinceaux et même des caddys».

Cette première initiative n’a pas tardé à drainer d’autres actions, puisque des jeunes du quartier des HBM ont aussitôt repris le flambeau pour peindre leurs escaliers.

La même initiative a aussi été appliquée aux escaliers du marché couvert et du théâtre, dans le quartier Galbois.

A relever que Skikda est certainement la ville d’Algérie où il y a le plus d’escaliers. Elle en compte plus d’une vingtaine. Drouj Skikda font partie des curiosités locales et aussi de la mémoire collective de l’antique Rusicade. Ils puisent d’ailleurs leur dénomination de cette même mémoire.

Parmi les plus pittoresques, on trouve Drouj El Bahri (escaliers de la brise), Drouj El Ghoula (escaliers de l’ogresse), Drouj Zigzag, Drouj El Bouchoune (escaliers des bouchons), Drouj Taboni, Drouj Berrichou (Bérichon), Drouj Ettahar (circonciseur ), Drouj Erricousse (Ricoux)… et tant d’autres encore.

De quoi assouvir la passion de tous les jeunes de la ville qui veulent poursuivre leur «révolution des escaliers».

Khider Ouahab