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L'ASSOCIATION DE PROMOTION DU HANDICAPÉ DE AIN-KECHRA à SKIKDA


L'ASSOCIATION DE PROMOTION DU HANDICAPÉ DE AIN-KECHRA à SKIKDA
L'association de promotion du handicapé de Aïn- Kechra est une association très ambitieuse. Outre sa raison d'être, à savoir apporter son soutien logistique et psychologique aux personnes handicapées moteur et mental, elle compte élargir son champ d'action et d'impact positif sur la vie des familles des handicapés, qu'elles soient démunies ou aisées.«Le premier critère sur lequel nous nous basons pour agir, c'est le handicap. Que celui qui en souffre soit démuni ou mieux nanti sur le plan social, est une priorité secondaire. Car, faut-il le rappeler, un handicapé aisé est un handicapé qui n'a pas besoin certes de béquilles ou de chaise roulante, accessoires accessibles pour sa bourse, mais ne doit pas être privé de soutien psychologique », selon les explications donnnées par le président Laissoub Abdeslam. Depuis sa création, en 1997, elle a initié une série d'actions à caractère informatif, sensibilisateur et caritatif, qui demeurent disproportionnées au statut communal qui la caractérise. Nous avons eu l'honneur d'assister à l'une d'elles, samedi passé, sur le territoire de la commune de Aïn- Kechra. Il s'agissait de la programmation d'une visite médicale, la deuxième de l'année en cours sur les trois avant 2015, effectuée au sein des demeures de quelques handicapés choisis en concertation entre les membres de l'association. Six familles, soit huit handicapés, dont une a déjà bénéficié d'un logement de type rural dans la localité de Boussehaba, située entre les communes de Aïn-Kechra, Oum-Toub et Bine-El-Ouidene, ont été les heureuses destinataires de l'humanisme de l'association. La joie toute relative affichée par les membres de ces familles n'est qu'un indicateur de la solitude subie par des personnes dont le seul tort, aux yeux de la société, c'est celui d'être nées ou devenues pas tout à fait «normales». Solitude qui s'estompe dès l'accueil d'une personne étrangère à la localité ou dissemblable à la physionomie ambiante. Un médecin, un psychologue, un paramédical, un dentiste, le professeur dans l'école des sourds-muets de Ben-M'hidi à Taref, constituent, en plus du président et d'un membre du bureau, l'équipe pluridisciplinaire qui sillonne les maisons, en temps de canicule, en vue de partager la douleur de leurs siens, de faire des gestes censés être quotidiens et réguliers (mesure de la glycémie, prise de la tension artérielle”?), de définir les besoins médicamenteux et/ou logistiques des patients dans la perspective de les satisfaire, de soutenir psychologiquement ceux dont la situation socioprofessionnelle est plus ou moins aisée donc pouvant se passer de l'aide en moyens matériels ciblant les plus démunis. Le handicap de quelques personnes a été encore accentué par le désœuvrement, la précarité, le chômage parental et surtout paternel, l'enclavement. Le remède à leurs déboires suggère une mise en place coordonnée de mesures versant dans la satisfaction des revendications en matière d'emploi, transport et hygiène (couches pour bébés), et ce, pour ne citer que celles-là . Un membre de l'association a eu même cette ingénieuse idée de recommander aux pères de famille de cultiver la terre au-dessous de leurs bicoques, donnant même l'exemple d'un fellah venu de Salah-Bouchaour pour y faire de la culture de l'abricot. «Planter au moins quelques arbrisseaux peut vous apporter de la fraîcheur en ces temps de hausse vertigineuse de température», dira-t-il. Les autorités politiques locales ne sont pas les seules auxquelles échoit la hiérarchisation desdites mesures, les particuliers doivent aussi mettre la main à la poche et au”? compte bancaire mis par l'association à la disposition de toute personne désireuse d'aider son prochain, et se rappeler surtout que dans la vie tout être humain, aussi robuste soit-il, peut perdre la vue, devenir infirme, subir un choc trauma-psychologique. Outre les visites médicales, qui demeurent, à notre humble avis, insuffisantes du fait de la faiblesse des moyens matériels (sans local, sauf celui loué aux frais du bénévolat de ses membres, sans véhicule hormis celui loué aussi en cas de besoin”?.) dont dispose l'association, il faut signaler aussi l'organisation de colloques nationaux portant sur des thèmes ayant un lien très étroit avec le handicap. Trois méritent d'être soulignés. Le premier a eu lieu en 2010-2011, s'étalant sur deux journées d'information, abordant la thématique des victimes des mines antipersonnel (l'association en a comptabilisé sept sur le territoire de Aïn- Kechra, cinq de la Guerre de libération et deux issues du terrorisme). Ces actions ont été précédées par une campagne de sensibilisation, en 2009 et en 2010, ayant ciblé les établissements scolaires implantés sur le territoire de la commune de Ben-M'hidi, wilaya de Taref. Le choix de celle-ci est motivé par le fait de son implantation le long des lignes Challe et Morice. Le deuxième s'est tenu à Skikda, dans la salle des conférences du Centre des loisirs scientifiques (L'ex-Monoprix), le 28 juin 2012, placé sous l'égide de l'ONG Handicap International et organisé conjointement avec l'Union de wilaya des handicapés moteurs et mentaux, et intitulé «Séminaire national sur l'accessibilité : réalité et perspectives ». Le même thème a été reconduit pour une autre rencontre, à Aïn-Kechra, le 18 juin 2014. L'association a eu le privilège de bénéficier d'un projet dans le cadre du programme d'insertion sociale et économique des handicapés et des victimes des mines antipersonnel, toujours sous la houlette de l'ONG précitée, entamé en 2011. Son bénéficiaire est un estropié du bras droit, il a pu, avec l'aide de l'ex-maire de Aïn- Kechra, actuellement en prison, avoir un local situé sous les gradins du stade communal, qu'il a transformé en cordonnerie. «La contrainte réside dans la difficulté d'avoir un fabricant de chaussures, toute la wilaya en est dépourvue, et même si on en trouve, le fait qu'il aura à exercer ce métier à Aïn- Kechra, c'est catégoriquement le refus de la demande. Cette situation nous a incités à nous rabattre sur le métier de réparation des chaussures », indique le bénéficiaire.


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