Enfin, voilà des citoyens courageux qui osent dénoncer les abus de ceux qui agissent impunément en terrain conquis.
Un groupe d’habitants de Boulekroud 2, a tenu à prendre attache avec El Watan pour dénoncer une atteinte caractérisée contre le milieu naturel: «On est scandalisés par ce qui se passe sous nos yeux ; on ne peut se taire et laisser faire. On assiste à un véritable massacre d’une partie de la forêt jouxtant nos habitations. Venez voir pour constater les dégâts déjà occasionnés!».
Sur place, des habitants jouent aux guides. Non loin de la caserne, un important espace, en pente, est dénudé de sa végétation. Les traces de la chenille de l’engin ayant opéré sur ces lieux sont encore fraîches.
La végétation est constituée de maquis, d’oléastres, de jujubier, d’eucalyptus et de bien d’autres espèces encore. Une biodiversité qui a certainement poussé un agriculteur à placer une vingtaine de ruches sur les lieux.
Le déboisement a été opéré comme pour délimiter un périmètre en traçant, sur près de deux mètres de largeur, des sillons assez allongés. Toute la végétation qui poussait sur ces tracés a été arrachée.
«Un de nos voisins est allé jusqu’à interdire au conducteur de l’engin de poursuivre ses travaux devant sa demeure», explique un de nos accompagnateurs.
Pour Saâd Tebbal, président de l’association, l’appréhension des habitants quant à ce chantier qui s’ouvre devant leurs portes, est très légitime. Et d’expliquer: «Nous craignons que ces opérations de déboisement n’agressent le sol pour constituer un vecteur de glissement de terrain, au risque de compromettre les constructions limitrophes.»
Ces atteintes, comme les qualifient les habitants, font partie, selon des sources sûres, d’un projet de logements promotionnels. Le terrain en question a été octroyé par M. Bouderbali, l’ex-wali, à un promoteur dans le cadre du Calpiref avant son départ à la wilaya de Sétif.
En prenant attache avec les services concernés de l’APC pour savoir si le promoteur avait bénéficié d’une autorisation pour arracher les arbres, on a juste confirmé que le promoteur avait bénéficié d’une autorisation devant lui permettre de créer une ouverture sur le terrain qui lui a été attribué dans le but d’enclencher les procédures relatives aux études du sol.
«L’autorisation relative à tout arrachage des arbres fait partie des prérogatives de la Conservation des forêts dans ce cas de figure», explique un cadre de la commune.
Au niveau de la Conservation des forêts, on reste catégorique: «Que ce soit au niveau de la Conservation de Skikda ou au niveau de l’antenne d’El Hadaïak, dont dépend l’agglomération de Boulekroud, aucune demande d’arracher des arbres n’a été déposée au sujet du terrain en question.»
Une déclaration qui laisse supposer que l’entrepreneur en question a procédé à un déboisement sans prendre attache avec les services concernés.
Mais ceci ne changera rien, car les arbres arrachés ne repousseront pas. Le mal est fait!
Khider Ouahab
Posté Le : 24/01/2014
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: © Photo : el watan ; texte: Khider Ouahab
Source : El Watan.com du jeudi 23 janvier 2014