DÉGRADATION DU CADRE DE VIE à SKIKDA : La société civile s’implique… enfin

La dégradation du cadre de vie de la ville de Skikda a finalement eu raison de la société civile en la poussant à réagir et à sortir d’un mutisme qui frisait la complicité.

Tant mieux pour une ville qui en avait vraiment besoin. Ainsi, les associations, les amis de Skikda Afak, les Dauphins, Sicel et la Ligue des comités de quartier viennent de pondre d’un appel après une série de rencontres. Usant d’un langage sans emphase et se déclarant d’emblée favorables à toute manifestation de bonne volonté, les signataires s’interrogent s’il faut « encore se taire » et si l’on peut « continuer à cautionner cet état de fait désolant et cette fatalité dramatique » ? L’appel lancé en vue de concrétiser une large adhésion revient laconiquement sur certains aspects de la dégradation en citant « le délabrement chronique de la voirie, le risque potentiel du vieux bâti, la délinquance générale et l’hygiène publique... » et de juger que « personne ne peut effectivement nier la dégradation rampante du cadre de vie à Skikda ». Cette initiative, qui a été largement commentée localement s’accorde, selon les termes de l’appel, avec le dernier discours du président de la République. Une citation qui chercherait apparemment à placer l’appel dans un contexte pacifique et civique afin d’échapper à la mode des étiquettes qui a de tout temps fait rage dans la ville du 20 Août 55 et qui pousse chacun à s’inventer des justificatifs, même pour les bonnes causes. Bref, il reste à attendre l’écho que devrait drainer une telle démarche, bien que certains estiment que le réveil associatif a trop tardé parce que le mal a été largement consommé. D’autres vont jusqu’à connoter cette initiative d’une petite touche politique, référence aux prochaines élections. N’empêche, l’action, si jamais elle venait à durer dans le temps — sans qu’elle soit avortée avec les petites querelles de phraséologies — reste en mesure d’éviter à la ville d’autres cauchemars. A ce sujet, on avance, sous toute réserve, que l’APC s’apprêterait à refaire les trottoirs des allées du 20 Août avec les mêmes modèles de granito qui lézardent les arcades. C’est-à-dire du bleu et du jaune avec des « bradje ». Voilà du pain sur la planche et chiche !