Skikda - AGRICULTURE

Culture de la cerise au massif de Collo (Skikda): La ténacité des habitants de Tabbalout et Afensou



Culture de la cerise au massif de Collo (Skikda): La ténacité des habitants de Tabbalout et Afensou


La nature accidentée du relief de la commune de Kanouâa, dans le massif de Collo, à l’ouest de Skikda, a de tout temps contraint les habitants des hameaux de la région à s’orienter vers l’arboriculture, l’unique source de vie dans cette contrée fortement boisée.

Cette pratique ancestrale a d’ailleurs nettement contribué à sédentariser les habitants et à leur éviter l’attrait de l’exode en dépit des souffrances subies lors de la décennie noire.

L’ensemble des villages de Kanouâa ne vivent ainsi que des cueillettes saisonnières. À Afensou, Tabbalout, Akaroune et Aïn Sadma, l’arbre représente l’unique source de vie et de revenu.

En plus de l’olivier, du châtaignier et du noyer, la région s’est également faite une renommée locale en matière de production de la cerise. «Le seul village de Tabbalout comprend une centaine de familles qui produisent chacune plus de 20 quintaux de cerise. Cette production pourrait se développer encore si les pouvoirs publics daignent aider en amont ces familles», témoigne un agriculteur de la région.

Selon ses dires, tout ne serait pas si facile pour ces familles. «Les cerisiers de la région se concentrent tous dans des zones très accidentés. Pour prétendre cueillir et faire vendre leur production, les agriculteurs se retrouvent contraints, chaque saison, de porter leurs cageots sur plusieurs kilomètres pour regagner enfin un axe routier carrossable», explique notre interlocuteur, en soutenant qu’il serait utile que de pistes soient ouvertes pour encourager les producteurs.

Il évoquera également d’autres manques qui minent le quotidien de ces familles et citera, à titre d’exemples «le manque d’eau nécessaire à l’entretien des cerisiers ainsi que l’absence de l’électrification rurale», deux manques qui ont déjà poussé plusieurs familles à quitter leurs terres et à aller chercher ailleurs de meilleures conditions de vie.

À Affenssou, l’autre pays de la cerise, une bonne partie des habitants a déjà quitté le centre du village pour aller élever leurs demeures non loin de la route et se défaire ainsi de l’enclavement qui les minait. «La cerise d’Affensou, la bigarreau, est la plus succulente et la plus recherchée du massif de Collo. Des revendeurs viennent de plusieurs wilayas du pays pour s’en approvisionner», soutient notre interlocuteur en mettant en filigrane l’état dégradé de la route qui relie, sur près de 3 km, le centre du village à la route nationale.

«Ce qui n’encourage pas les familles disposant de parcelles cultivées de cerisiers tout autour du village à poursuivre leur pratique», poursuit- il et d’appeler les autorités concernées à venir en aide à une culture qui représente l’un des liens qui attachent encore les habitants de cette région enclavée à leur terre.



Photo: L’arboriculture représente l’unique source de revenu pour les habitants -(PHOTO : EL WATAN)

Khider Ouahab


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