Quatre années sont passées sans que le projet de réalisation d’une tannerie initié par un artisan n’aboutisse. Devant être implanté dans l’enceinte de la zone d’activité El Attassa, dans la commune d’Aïn Charchar, à l’est de Skikda, le projet bute depuis contre des considérations bancaires.
L’initiateur du projet, Salah Boulahia, un jeune promoteur qui a de tout temps vécu dans le domaine de la transformation du cuir, se dit «dépité» en revenant sur la genèse de son projet.
«J’ai réalisé pas moins de trois études d’impact, dont l’une fut établie par un expert de l’ONUDI (Organisation des Nations unies pour le développement industriel). Toutes les garanties environnementales ont été assurées, sans parler de l’impact économique d’un tel projet. Je dispose d’une assiette foncière consistante au niveau de la zone d’activité d’El Attassa, mais je n’arrive toujours pas à bénéficier de l’aide bancaire nécessaire pour réaliser enfin ce rêve», explique M. Boulahia, qui n’est pas étranger au monde du cuir, comme il tiendra à le mentionner: «Nous sommes une famille d’artisans qui avons pratiqué le tannage bien avant l’indépendance du pays. Moi-même j’ai travaillé en tant qu’exportateur du cuir. C’est une activité que je maîtrise sans parler des relations que j’ai tissées des années durant avec de grands noms de l’industrie du cuir en Europe et en Asie. J’ai entrepris des démarches avec trois grandes firmes italiennes du cuir, ainsi qu’un investisseur coréen, et ils ont tous manifesté leur intérêt pour mon projet en envisageant l’éventualité d’un partenariat. Malheureusement, les obstacles que j’ai rencontrés ont fini par les en dissuader», rajoute-t-il.
Connaissant parfaitement le monde de l’industrie du cuir, M. Boulahia ne cache pas sa déception: «Il ne s’agit pas de mon projet, mais plutôt de l’industrie nationale du cuir. La tannerie que je compte toujours réaliser et en plus de son impact sur l’environnement socio-économique de la région servira surtout d’outil pouvant valoriser l’industrie de la transformation dans le pays», a-t-il estimé en revenant sur une étude qu’il a réalisée sur les techniques durables de la filière.
«La transformation du cuir est une réelle aubaine économique pour notre pays et une source sûre de devises» et de donner un exemple «Rien que pour le jour de l’Aïd, on sacrifie près de 4 millions de bêtes. Si on parvient à fructifier 20% des cuirs bruts qu’on traite pour disposer d’un produit semi-fini, nous pourrons les exporter, au bout de trois jours, à raison de 5 dollars US l’unité. Ce qui nous fera des entrées de devises avoisinant les 4 millions de dollars. Imaginez qu’on arrive à fructifier 50% de ces cuirs bruts», conclut notre interlocuteur tout en lançant un appel aux pouvoirs publics avec l’espoir de voir enfin le projet dont il rêve, voilà déjà plus de 4 ans.
Photo illustrative de l'article ajoutée par Akar Qacentina
Khider Ouahab
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Posté Le : 07/08/2020
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : Khider Ouahab
Source : elwatan.com du jeudi 6 août 2020