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TABIA


La fantasia désigne différentes démonstrations équestre pratiquées dans les pays du Maghreb arabe et consistant à simuler un assaut militaire de cavalerie. C’est une Tradition réservée aux hommes, la fantasia est notamment inscrite dans le patrimoine séculaire équestre de notre région. Le langage populaire (mon village) y utilise également le terme de « gawm ou qaoum », signifiant « tribu ». Les gens, par centaines, grouillent autour d’un immense terrain nu, véritable arène antique, c’est la waàda « une fête saisonnière ».L’occasion d’un grand rassemblement qui peut durer plusieurs jours. Tout autour, la fête bat son plein. Les chanteurs populaires, les danseurs laâlaoui, les marchands ambulants constituent le paysage idéal pour les dizaines de villageois venus des régions avoisinantes. A quelques mètres de là sur le terrain, comme à chaque occasion une centaine de cavaliers se donnent rendez-vous. Des équipes, d’une dizaine de cavaliers chacune (cela varie en moins ou en plus selon les équipes), ont quelque mal à s’aligner correctement. La tension se lit sur les visages des hommes qui se scrutent, brandissant le fusil d’une main et tenant fermement les brides de l’autre. Les équipes se distinguent facilement par leurs costumes richement décorés. Un départ réussi est indispensable pour dérocher le trophée du concours. Ce qui est frappant, c’est l’âge disparate des participants ; des moins jeunes (de plus de cinquante ans) côtoient de jeunes cavaliers de vingt ans. Les premiers à se lancer, dans le combat imaginaire, donnent un léger coup d’éperon aux chevaux qu’ils font avancer de quelques mètres pour se démarquer légèrement des autres. Les spectateurs, en revanche, imperturbables, scrutent la ligne de départ d’un œil expérimenté, analysant les gestes et les mouvements très codés de ce champ de bataille symbolique. Le chef de la première équipe, dressé sur son cheval, lève la main gauche et lance la célèbre formule « Hadar » (prêts !). Cri lancé aussi bien à l’intention de la foule que des chevaux. Les cavaliers lâchent alors la bride et donnent le coup d’éperon décisif Les chevaux s’élancent à vive allure en se frôlant. La charge héroïque contre l’envahisseur imaginaire est déclenchée. La poussière s’élève et les sabots font rouler leur tonnerre sur le terrain. A quelques enjambées de la ligne d’arrivée, le chef lance d’une voix puissante son ordre de bataille : Lamkahal ! (A vos fusils). Les cavaliers abandonnent la bride, se dressent sur les étriers et exhibent avec fierté leur fusil en le tenant des deux mains. Le point culminant de la fantasia est atteint lorsque les armes crachent leurs salves simultanément vers le ciel dans une apothéose de baroud. Cette charge en groupes et de tirs par vagues en aller-retour
fantasia enfin.

Étymologie
D’après les uns le terme viendrait du mot grec phantasia « faculté de concevoir des images » ou « spectacle imaginaire », ou bien du mot d'origine espagnol fantasía signifiant « imagination », mais aussi « vanité, arrogance »
Le terme lui-même est curieux. Mélange de français, d’espagnol, d’arabe voire d’italien, il signifierait « divertissement ». La fantasia est appelée « laâb-el-baroud » soit « le jeu de la poudre », du mot arabe « baroud », signifiant « poudre ».




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