Sidi-Belabbès - ENVIRONNEMENT

Sidi Bel Abbès - Faut-il fermer le jardin public ?





La question que se posent désormais les riverains et les écologistes de la ville après le départ de feu qui s’est déclaré vendredi après-midi et qui a failli causer un véritable désastre, n’était l’intervention rapide des sapeurs-pompiers et des agents de la commune. Les flammes ont consumé, a-t-on pu constater, plusieurs parcelles de broussailles et quelques arbustes.

L’origine de l’incendie, localisé du côté est du jardin, n’a toujours pas été déterminée, «même si la piste d’un acte malveillant est la plus plausible», indique un employé de l’APC.

«L’enquête diligentée par les services de sécurité est encore en cours», ajoute-t-il.

Mais au-delà des conclusions que pourra établir l’enquête en cours, c’est l’état dans lequel se trouve ce site emblématique de la ville qui revient au-devant de la scène et qui suscite de nouveau le débat. Un site en perpétuelle dégradation et qui, depuis longtemps, est devenu un sanctuaire pour les marginaux de tous bords.

«La nuit tombée, l’endroit devient un lieu de beuveries et d’agressions», révèle un habitué des lieux qui ne s’étonne pas que des départs de feu se déclarent, ici et là, aux quatre coins de ce jardin.

«Les tessons et canettes vides favorisent les départs de feu, alors que certains énergumènes n’hésitent pas à allumer des feux de camp en dépit du bon sens», poursuit-il.

Pourtant, les pouvoirs publics ne cessent de convoquer des réunions sans fin pour déterminer la conduite à suivre en matière d’aménagement dudit jardin. Celui-ci, qui avait fait l’objet de travaux d’aménagement largement décriés par des associations locales, au tout début des années 2000, demeure depuis dans un état lamentable.

«Le carnage du lieu a bien commencé vers les années 70 quand le jardin servait à l’organisation des quinzaines économiques. Pendant cette période, plusieurs arbres centenaires ont été abattus pour faire place aux différents stands de vente», rappelle un citoyen de la ville dans une contribution publiée dans un quotidien régional.

Ceci dit, la phase préliminaire du projet s’est, d’ores et déjà, soldée par l’élaboration d’un diagnostic général illustrant la situation peu reluisante qui prévaut dans le jardin public, suivi d’un inventaire visant à répertorier les différentes espèces botaniques subsistant dans le site, selon une source proche du dossier.

Les premières conclusions du diagnostic, relève-t-on, font précisément état d’une dégradation prononcée des principales composantes du jardin (carrés de verdure, espaces d’agrément, couvert végétal, pépinière, réseau d’arrosage, etc.).

Une situation générée, au demeurant, par le peu d’intérêt et au manque d’un réel entretien et d’une gestion spécifique dans lesquels est aujourd’hui confiné le site.

En attendant que les travaux d’aménagement soient lancés, n’est-il pas approprié de fermer le jardin public afin de préserver ce qui peut l’être de la maigre richesse floristique qui y subsiste encore?

Abdelkrim Mammeri


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