Sidi-Belabbès - 02- Origines

HISTOIRE et HISTORIOGRAPHIE DE LA RÉGION DE SIDI BEL-ABBES



Tessala (Astacilis) Sidi-Ali Benyoub (Sévèriana) et Robba d’Ala Miliaria, Un pan d’histoire de la région de sba. Edition Dar Quods, Oran-Algérie, 2021. Un ouvrage signé : Professeur Karim OULDENNEBIAVice Doyen-Chargé des études- Fac SHSDirecteur Labo -Algérie – Histoire & Société.

Ce livre affiche une première histoire consacrée majoritairement à l’antiquité tardive de la « région » de Sidi-Bel-Abbès. C’est aussi un travail historiographique original du II° au XIX° siècle concernant le Tessala. En effet, l’ouvrage se divise en trois parties subdivisées en sept chapitres.

La première partie est consacrée au Tessala. C’est une dénomination de toute une région de Tlemcen à Mascara et non d’une montagne comme certains le pensent nous révèle l’auteur. Et peut bien aussi celle d’une cité enfuie sous terre. Cette étude préfacée par Benabdelmoumene Mohamed, Professeur de l’histoire antique à l’université Oran1 est préludé par un chapitre protohistorique décomposant la présence humaine dans la région. On notera ainsi, l’existence d’un foyer préhistorique tout près de Caïd Belarbi (Baudens).

Il n’y a nulle nostalgie dans ce travail, plutôt le souci de rendre vivante l’histoire antique d’une région géographique encore en train de s’écrire. Une étude étymologique est consacrée à la dénomination Tessala. Les frères Ibn-Khaldoun ont d’ailleurs consacrés plusieurs citations orthographiées différemment ce qui prouve la complexité d’une analyse à travers ces multiples graphies. L’auteur du livre nous expose les recherches des premiers archéologues qui avaient visité la région notamment le Capitaine Azema et autres géomètres de l’armée coloniale. Le célèbre historien Grec Ptolémée a été le premier à situé Astacilis (Tessala). Ainsi, l’histoire de la région commence au II siècle.

Une deuxième partie est consacrée à Sidi Ali Benyoub. Une localité au sud du chef lieu de la wilaya. Le général Lamoricière avait bivouaqué durant deux années entre 1841 et 1843 à Sidi Ali Benyoub sans doute à cause des ruines romaines trouvées sur place. A juste titre, dans son livre, l’auteur avance une thèse exceptionnelle que Sidi-Ali Benyoub est en quelques sorte une Sidi-Bel-Abbès au temps de la domination « Romaine » juste que les militaires Romains l’on construit un peu en amont soit à 22 km en haut du oued Mékerra. Ainsi, selon lui, les Français ont donc corrigé l’emplacement de la capitale du bassin de la Mekerra en 1847. Il existe une analogie historique entre les deux cités. La fondation d’abord au II siècle et au XIX siècle se base sur l’importance de la domination des axes routiers Est-Ouest et Nord-Sud. Dans le livre l’auteur avance des preuves et sources à l’appui. On sait que les romains craignaient énormément les marécages se qui explique la fondation de cette cité antique loin du lieu actuel de la ville coloniale de Sidi-Bel-Abbès. On peut facilement comprendre que Lamoricière et ces géomètres avaient corrigé l’emplacement de la capitale de la Mekerra de quelques kilomètres.

La troisième partie est consacrée à l’histoire d’une autre cité romaine non loin du Tessala à 107 Km seulement. Une approche historique nous faire revivre cette histoire de Robba la donatiste.

Dans cette partie, l’auteur déconstruit l’histoire mythique. Il avance la théorie de l’historien Albertine au sujet de l’existence d’une probable cité aux environs. On peut supposer que cette cité se trouve à TIGIT comme déjà avancée par Hadaij Belkacem chercheur de Mascara qui avait aussi écrit un livre sur Robba. Une autre hypothèse est aussi probable qui celle du douar Souabria (Douar près de Sfisef), tel que annoncé par le Dr Driss Reffas auparavant dans ces nombreux articles de journaux et surtout dans son livre. Cependant pour prouver cette thèse, des recherches archéologiques sont nécessaires. L’historien et son approche ne peuvent absolument rien prouver. L’histoire de Robba reste tributaire de l’archéologie. Donc, beaucoup de travail reste à faire pour les chercheurs et les générations futures. En outre, l’autre objectif de cet ouvrage est la valorisation du patrimoine local notamment historique de la région. La ville de Sidi-Bel-Abbès et ses cités satellites aux alentours ne sont pas une création « Ex-nihilo clamée jadis par le colonialisme. On savait déjà que durant l’occupation française, la question du patrimoine historique a été abordée dans une perspective purement coloniale. Les temps ont changés. Cette idéologie d’une France héritière de Rome est aujourd’hui totalement dépassée nous précise l’auteur. Dans tout les cas de figure, ce livre annonce , une parution imminente du même auteur d’un autre ouvrage proposant une consistante histoire contemporaine de la « ville » de Sidi-Bel-Abbès.


Bonjour, Au fait, concernant, les différentes tribus qui avaient peuplé la région du Tessala puisque la vidéo n’est qu’un résumé). Un grand titre est consacré à ce sujet dans la période antique (Les Masaesyles) . Il s’agit du vocabulaire ethnographique de la région de Tessala au temps antique pp 84-87. Un peu plus loin dans les suivants chapitres, il est rapporté tout ce qu’avait écrit Pline l’ancien mais surtout Ibn-Khaldoun (bien évidemment) et autres El-Tenessy, El-Mecherfi en version arabe et traduction française puisque les appellations sont orthographié différemment) . Ainsi, on notera le le temps des Béni Faten , de la grande tribu des Maghraoua (des Z’natas)et des Mediouna P 94 et l’arrivée des Béni Rached dans la région. Ajoutons à cela son cadre sociologique qui avait changé et qui s’est transformé au fil des siècles au gré des alliances matrimoniales. Cette réalité tribale qui existait depuis des siècles avait usé la population locale. : Des tribus entières, cèdent leur place à de nouvelles. Les Béni Yacoub et Béni Hamid disparaissent peu à peu et enfin les Béni-Ameurs dont les Hazedj . Ce cas des H’Djezs nous fait découvrir toutes les mutations historiques de la région. On sait que les différentes spoliations des terres ont fait des ravages dans cette région. Une autre manœuvre a été mise en exécution par l’armée coloniale concernant le refoulement ingénieux en 1845 qui a été habillé d’une action d’exode volontaire d’une grande partie de la population locale vers le Maroc. Le prétexte officiel, cela s’entend, était leur obstination à suivre les traces de l’Emir Abdelkader.
Karim - Historien - SBA, Algérie

14/04/2023 - 553169

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