Sidi-Belabbès - Cheikh el Madani

En mémoire du Cheikh El Madani



En mémoire du Cheikh El Madani
(1888-1954). Chantre du bédouin oranais.
Fils de Adda qui faisait profession de maquignon, Madani Mahkouka, dont le prénom allait devenir célèbre, naquit le 21 janvier 1888 au fabourg Gambetta à Sidi Belabbès. Originaire d’une famille des Ouled Sidi Kadda Ben Mokhtar, dans la région de Mascara, le jeune Madani fera de brillantes études coraniques notamment auprès de son oncle maternel Benyekhlef et du Cheikh Zaoui. Sa belle voix fine, claire et sensible, l’orientera vers le chant dans un Sidi Belabbes portant en son cœur la « tahtaha », la place des martyrs, en tournée de cafés maures comme le Bosphore, le Nil, le Sahel, le Widad, le Mansourah, fréquantés par les poètes de l’époque nommés Ahmed Ould Zine, Freh-Khodja Belhadri, Gadi et Benchaâbane, tous amis de Madani et admirateurs de Cheikh Belharat, l’auteur du fameux « Yine ba daho ». C’est dans cette effervescence que Madani enregistrera, dans les années 20, son premier disque chez Gaumont. A la fois, parolier, interprète et joueur de Gallal, il habite maintenant à la rue des Maures, dans l’ex faubourg Négrier, plus connu sous le nom de Graba, un quartier pauvre et populeux qu’il ne quittera jamais. Il va connaitre, dans ces années 30, les foudres de la censure pour une chanson consacrée à l’Emir Abdelkader intitulée Adedelaziz Abdelkader Abdelmalek. Le disque est saisi. Cet amateur de belles voitures, comme la Citroën B-14, la Traction et la Prima 4, 14 CV, continuera d’accumuler des succès avec Ya ya oudi Wach Bik, Wadi dnia et N’oussik ida kount khouya chez Pathé Marconi et Ducret-Thomson. Marié en 1913, père e deux filles, Madani inscrira à son répertoire les œuvres de Benguenoun, Mostefa Benbrahim, Bensouiket, Ali Kora, Bensahla et Mohamed Belahrèche, de grands et prestigieux poètes du melhoun qu’il servira avec sa voix , son style particulier.Accompagné de flûtistes comme Bouazza, Ould Hammou, Mazari et Misserguini, il va encore enrichir ce répertoire avec ses propres créations comme Gali guendouzi nydelek, Ouled M’rabet et Liwa nrwaho ya ya yaoudi. Il se produira dans les mariages, des galas, des festivités dans l’Ouest du pays, dans la région de Chlef, de l’Algerois et au Maroc où il était très apprécié. Ami du cheikh Abdelmoula, du docteur Abdelkader Azza, il prisait les chansons les qacidates des Cheikh el Afrit et El Anka. Lié d’amitié avec les Cheikh Hadj Larbi Bensari, Abdelkader Elkhaldi et Hamada, les deux « pôles » du chant bédouin, cet homme élégant, modeste et généreux-aura pour disciples entre autres Cheikhs Sbihi et Bellaha de Sfisef. Il mourra le 2 décembre 1954 au 5, rue des Maures, dans le quartier des Grabas.




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