Sidi-Belabbès - LITTERATURE ALGERIENNE

Dieu n’aime pas les Arabes.... et les autres de Kader Mehdi, (Essai) - Éditions l'Harmattan, Paris 2006



Dieu n’aime pas les Arabes.... et les autres de Kader Mehdi, (Essai) - Éditions l'Harmattan, Paris 2006
Présentation

L'Algérie est le pays qui compte le plus grand nombre de journalistes assassinés par les islamistes, une soixantaine. La corruption et la gabegie, depuis l'Indépendance en 1962, y sont devenues une pratique ordinaire. Alors que les tenants du Pouvoir affichaient ostensiblement leurs richesses, la misère grandissait. Terrain idéal aux visées des activistes d'un Islam radical. Ce témoignage raconte la tragédie du peuple algérien à travers le quotidien d'un journaliste qui l'a vécue, de l'intérieur.

Une belle plume trempée dans la misère

Des années sont passées, de l’encre a coulé, du sang a séché mais les souvenirs sont toujours là, ineffaçables, et les larmes intarissables...

Abdelkader Mehdi est un nom dont beaucoup se souviennent dans le milieu de la presse ou ailleurs...il a fait partie pendant une trentaine d’années de l’équipe du journal El Moudjahid à Alger, avant de partir à Sidi Bel Abbès, comme correspondant du journal Horizon.
Rencontré à Paris lors du Maghreb du livre où il dédicaçait son dernier ouvrage Dieu n’aime pas les Arabes.... et les autres, -titre qui nous a beaucoup intrigué-, cet agréable personnage, certes, marqué par les dures années écoulées et les souffrances endurées, n’a pas perdu son sourire et encore moins, son côté gentleman et raffiné...
Les quelques heures passées auprès de lui ont dévoilé des facettes d’un homme qui a beaucoup souffert dans sa vie, qui «en a bavé» comme il le dit si bien, qui a dormi sur les trottoirs, qui a dû quémander son pain, qui s’est vu mourir à petit feu mais qui a tout de même et malgré tout gardé sa tête et surtout sa plume....

L’Expression: A quand remonte l’exil et pourquoi?
K.M: Ce fut un exil forcé, croyez-moi. C’était la seule façon d’échapper à une mort certaine car je recevais des menaces de partout. J’ai échappé grâce à Dieu à de nombreuses tentatives d’assassinat et ma famille aussi...En 1994, j’ai dû quitter l’Algérie précipitamment et depuis, j’ai galéré, j’ai dormi sur les bancs publics, j’ai passé des jours et des nuits à courir dans tous les sens pour trouver à manger, un job pour me nourrir et nourrir ma famille qui a dû, elle aussi, me suivre...
Ce n’était pas facile du tout de se retrouver comme égaré dans un monde inconnu..... Heureusement que j’avais quelques amis qui me dépannaient, de temps en temps. J’ai dû habiter sous les ponts, dans des greniers, puis dans un pigeonnier d’église avec ma famille, jusqu’à trouver un logement grâce à des courriers que j’adressais par ci-par-là, jusqu’aux plus hautes instances...

Parlez-nous de votre rapport avec l’écriture et pourquoi se faire éditer en France?
En fait, il faut dire que pendant toute cette m.... qui se passait chez nous en ces temps-là, je prenais des notes, je ne cessais de mettre noir sur blanc des détails de tous les jours...; vous savez, cela fait quarante ans que je projette de me mettre à l’écriture... Je l’ai enfin fait et ça me fait plaisir, j’en suis fier... J’ai d’abord sorti en 2003, la misère joyeuse, édité chez l’Harmattan par pur hasard je dirais, puisque je l’ai juste envoyé par courrier et il a été retenu.
J’ai proposé mon ouvrage en Algérie, à deux ou trois maisons d’édition mais on ne m’a pas rendu de réponse... Vous savez, j’y parle de whisky, de femmes, d’amour, de sexe, d’un certain nombre de tabous qui ne passent pas chez nous, ou du moins qui ne passaient pas. La misère joyeuse est un roman autobiographique qui parle de Sidi Bel Abbès, au temps du petit-Paris; c’est l’histoire d’une enfance misérable mais joyeuse tout de même où il est question d’une amitié entre deux jeunes, l’un juif, l’autre musulman, Jacques et Messaoud qui ont grandi ensemble, qui ont partagé une douce amitié mais que la vie a fini par séparer.... ou plutôt la guerre...

Parlez-nous de ce second roman que vous signez aujourd’hui. Pourquoi ce titre?
(Avec un sourire): Vous n’êtes pas la seule à vous poser cette question...En fait Dieu n’aime pas les Arabes...est une expression qui me rappelle mon père. C’était lui qui l’utilisait quand des catastrophes survenaient dans des pays arabes...Tremblements de terre, inondations, guerres, accidents, tous les malheurs nous arrivaient à nous et ce qui lui faisait dire que «rabi mayhabech lâarab»; aujourd’hui, ça n’a pas tellement changé...Voyez comme les Arabes s’entretuent et ne tombent jamais d’accord sur quelque chose; dans ce roman intitulé Dieu n’aime pas les Arabes...et les autres, c’est le témoignage d’un journaliste qui raconte la tragédie du peuple algérien, vécue de l’interieur...

Pourquoi cette couverture? La caricature de Dilem?
C’est en fait un hommage que j’ai voulu rendre à la presse, à travers cette caricature de Dilem, que j’aime beaucoup, surtout la plume et ce qu’elle symbolise...

D’autres romans en cours?
Oui, j’ai un autre roman en cours, que j’intitulerai peut-être Hlima la brave, c’est une histoire véridique qui raconte le parcours d’une femme courageuse et pleine de volonté ainsi qu’une pièce de théâtre qui traitera de l’islamisme, de la corruption et d’autres fléaux..

Un dernier mot pour l’Algérie?
Je dirais juste une chose...le jour où la culture sera prioritaire, l’Algérie se portera mieux et tout changera en mieux bien sûr. En attendant....


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