Sidi-Belabbès - ARTS ET CULTURES

Cinémathèque de Sidi Bel-Abbès



Cycle Brahim Tsaki du 14 au 17 juillet La cinémathèque de Sidi Bel-Abbès programme, du 14 au 17 juillet, un cycle Brahim Tsaki, l’enfant du pays en présentant ses films dont on ne dira jamais assez l’empreinte de la poésie et de la «rage du réel». A travers des images très Godard, éloigné de la surenchère, se voulant «soi-même», rebelle, l’œil perforant l’expression du visage de personnage généralement «volé» de la somnolence pathétique du quotidien, voilà notre cinéaste bélabésien dévorant des pellicules pour fixer dans les mouvements «les petites scènes» de la violence ordinaire entre sable pétrolifère du paradis fiscal et l’asphalte où le peuple cherche sa place au soleil et fuyant la monstrueuse misère. Le cinéma de Tsaki est inscrit dans l’immédiat, sa langue n’a pas trop de mots, on la voit, elle est là dans l’écran et on se passe de tout commentaire. Répertoire basé sur la qualité, sur la réflexion, l’on est douloureusement transporté dans sa fiction comme pour expurger notre tragédie dans une alchimie du délire mais provoquée, et ainsi le spectateur s’aperçoit que le défilé de plans et de séquences s’est définitivement incrusté dans son «cerveau» parce que justement Brahim cherche beaucoup plus «à communiquer» avec les autres. Une semaine après le festival du cinéma arabe organisé à Oran, cette belle opportunité concoctée par la direction de la Culture nous offre là l’occasion de découvrir un certain regard dans le cinéma algérien qui développe sans faire de bruit mais qui peut trouver des émules. Ainsi le premier film, présenté en ouverture hier, «Histoire d’une rencontre», raconte l’histoire d’un lien de hasard qui se tisse entre deux sourds-muets, l’un algérien et l’autre une belge qui à travers le geste vont se «parler» et où mélancolie et espérance se mêlent et l’on entrevoit en filigrane «le feeling» du cinéaste tout en notant la magnifique prestation de Rachid Ferrachi, aux côtés de Fanny Bastien et de Boumediene Belasri. Aujourd’hui , on aura à voir «Les enfants du néon», sorte de romance dramatique entre un jeune beur et une française de son âge, qui à cause de la bêtise humaine qu’on appelle racisme finiront à la manière de Roméo et Juliette, moment émouvant s’il en est. Demain, ce sera le tour «Des enfants du vent», film culte traduisant en visionnaire ce que peut devenir l’enfance quand elle est livrée à elle-même, aujourd’hui on parle de «harraga», rappelons qu’il a été réalisé en 1985! Enfin, le cycle sera clôturé par la dernière production en date «Ayrouen» dont l’originalité est l’utilisation du targui, univers du grand désert très ignoré au Nord. On peut dire que Sidi Bel-Abbès rend de la sorte un vibrant hommage à un homme de cinéma, natif de la ville, qui reste parmi les meilleurs du cinéma algérien et les plus représentatifs.   Ahmed Mehaoudi


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