Bordj Bou Arréridj : Maya, une fiction en one-woman-show

Maya est une fiction inspirée du quotidien du milieu juvénile algérien, en perpétuelle recherche de briller sous d'autres cieux, puisque les opportunités de réussite sont minimes sinon nulles dans le pays d'origine.Une pièce écrite et réalisée par Hicham Boussahla, du théâtre Mosaïque de Sidi Belabbès, et interprétée par Souad, sa femme, dans le personnage de Maya. Une jeune Algérienne, comme beaucoup de ses semblables, tente de réaliser son rêve en gagnant l'autre rive par la harga, rien que pour pouvoir démontrer ce qu'elle sait faire en exhibant ses talents de danseuse de flamenco.Or, la réalité est toute autre dans l'eldorado. Maya se retrouve persona non grata dans un pays censé encourager toute action culturelle. Polyglotte, elle se débrouille comme elle peut pour pouvoir subsister, tout en jouant au chat et la souris avec la police qui la traque dans chaque coin de rue, avant de jeter l'ancre à Casa d'El Mondo, un espace public où elle se réfugie. Tantôt en artiste de rue en reprenant a capella certains rythmes algériens, notamment du chaoui de Baggar Hadda, du chaâbi, du raï... des airs exotiques qui attirent les badauds qui finissent par mettre la main à la poche. Et en fin du spectacle,Maya se retrouve avec un joli petit pactole. De quoi vivre et subvenir aux besoins de la famille qu'elle a laissée au bled, dont un membre atteint de cancer. La représentation s'achève, comme elle a commencé, par une ombre chinoise, parfaitement synchronisée, d'une danseuse de flamenco persévérante qui tente le tout pour le tout pour réussir. Une bouffée d'oxygène, en ces journées caniculaires, au grand bonheur des familles qui affluent chaque vendredi au théâtre de plein air du musée El Mokrani.