Mohamed Bouamari, cinéaste algérien, est mort d'une crise cardiaque, vendredi 1er décembre, à Alger. Il était âgé de 65 ans.
Né à Sétif en 1941, dans l'Est algérien, Mohamed Bouamari, qui était autodidacte, avait bénéficié en 1961 d'une bourse de l'UNEF pour venir étudier en France les métiers du plateau. De retour à Alger en 1965, il devient assistant du cinéaste Mohamed Lakhdar-Hamina (sur Le Vent des Aurès en 1966), puis de Costa-Gavras (sur Z en 1969) et de Jean-Louis Bertucelli (sur Remparts d'argile en 1969). Bouamari signe son premier long métrage comme réalisateur en 1972, avec Le Charbonnier, un film qui est sélectionné dans plusieurs festivals internationaux, parmi lesquels La Semaine de la critique à Cannes, et qui attire sur lui l'attention.
Dans le sillage de cette première oeuvre qui le classe parmi les cinéastes progressistes portant à l'écran les effets de la révolution agraire algérienne, il réalise ensuite L'Héritage (1974), et prolonge la veine qui restera la sienne, celle d'un cinéaste engagé, à la recherche d'une esthétique nationale révolutionnaire, dont les thèmes de prédilection sont la guerre d'indépendance, la dénonciation du féodalisme et des tabous et la sympathie à l'égard de la cause féminine.
La suite de son oeuvre, de Premier pas (1974) au Refus (1982), témoignera néanmoins d'une certaine crispation de ces partis pris. Mohamed Bouamari était apparu pour la dernière fois à l'écran en 2005, dans le film de Djamila Sahraoui, Barakat.
Posté Le : 19/12/2006
Posté par : hichem
Source : www.lemonde.fr