Sétif - Draa Kebila

Lemroudj, un village aux nombreuses fontaines



Lemroudj, un village aux nombreuses fontaines
Le village Lemroudj comptait, il n’y a pas longtemps, plus de 15 fontaines (sources naturelles) coulant à ciel ouvert. Ces fontaines sont :
- Thala wadda, captée, déplacée sur une dizaine de mètres. Elle coule toujours mais tarit en période de sécheresse.
- Thala N’Zengou, coule toujours et tarit en période de grandes chaleurs.
- Thala Yeflah, devenue puits dont l’eau est canalisée sur une centaine de mètres. Intarissable, cette fontaine, implantée au bord de l’artère principale du village Lemroudj, alimente les citoyens en eau potable jusqu’à ce jour.
- Thala Lmardj, devenue puits, l’eau est canalisée sur 80 mètres environ pour alimenter le quartier Ath chaabane. Le débit d’eau baisse en été.
- Thala Aissa, ne coule plus depuis des décennies.
- Thala Hamou, devenue puits.
- Thala Yeksamentiyane, a tari.
- Thala Oufalla, a tari.
- Thala N’Ksir, coule toujours.
- Thala Izarmane, captée, déplacée en partie pour alimenter l’école de Lemroudj et les habitations s’y trouvant aux alentours. Mais le gros de l’eau est transféré par canalisation pour alimenter le village voisin, Krima, (sur une distance de plus de 2 km.
- Thala Nath Youcef, ne coule plus.
- Thala Nath Kébila, a tari.
- Thaâwint, captée, déplacée sur quelques mètres, coule encore.
- Thacherchourth, captée, déplacée par canalisation pour alimenter en eau potable le quartier Ath Kébila, a tari.
- Acharchour ou Sabbah, coule toujours.
A l’époque où toutes ces sources coulaient à ciel ouvert, elles servaient toutes à l’alimentation des villageois en eau potable. Le surplus d’eau était souvent récupéré et utilisé pour l’irrigation de jardins créés aux alentours, lorsqu’il y a des espaces de terres à travailler.
Ces nombreux jardins produisaient fruits et légumes dont avaient besoins les villageois. A l’époque, les gens travaillaient leurs terres pour subvenir à leurs besoins en produits alimentaires. Il n’y avait pas de magasins de fruits et légumes, ni l’argent pour y acheter. Les fruits et légumes ne se vendaient pas ; il y avait un système d’entraide permettant aux démunis d’avoir une part de la production.
De nos jours, ces jardins ont disparu bien que certaines fontaines coulent toujours, la terre existe, mais, l’eau n’est plus utilisée ni pour l’alimentation en eau potable ni pour l’irrigation.
Les fontaines aménagées, avaient un espace couvert ou non, avec un bassin pour recueillir l’eau de source qui arrive par canalisation et un espace pour faire la lessive de linge. Le surplus d’eau de ce bassin est canalisé vers un second bassin servant d’abreuvoir pour animaux domestiques (bœufs, vaches, brebis, moutons, chèvres, boucs, chevaux, mulets, ânes, etc).
Les fontaines proches des habitations, aménagées, à l’abri des passants, constituaient des lieux privilégiés de rencontres et de discussions des femmes et de leurs filles. Ces espaces existent toujours et perpétuent la tradition et la coutume ; une manière de lien indéfectible entre génération.
Chaque jour, les femmes et leurs filles se rendaient à la fontaine pour s’approvisionner en eau potable et pour échanger des discussions entre elles sur des sujets très variés.
L’acheminement de l’eau de la fontaine à la maison se faisait généralement à l’aide d’outres faites de peaux de caprins (chèvres et boucs), de capacités allant de 15 à 30 litres. La femme transportait, sur son dos, l’outre remplie d’eau.
Certaines familles, les plus aisées, pour s’approvisionner en eau potable, utilisaient des fûts en bois, de capacité de 20 à 30 litres. Ces derniers sont placés sur le dos d’un âne (2 fûts, un de chaque côté). C’était un moyen qui soulageait les femmes chanceuses.
De nos jours, Thala Yeflah, aménagée, sans toiture, reste la fontaine la plus importante du village Lemroudj par ses capacités en eau potable.
Le mouvement associatif a creusé un puits à fekkath, surplombant le village et a installé près de 25 nouvelles fontaines pour rapprocher l’eau potable de ses utilisateurs. Ces dernières rendent un grand service à la population du village. L’eau potable est à quelques mètres de chaque habitation. Un grand hommage est à rendre aux initiateurs, aux réalisateurs, aux personnes qui participé au financement et aux gens qui s’occupent de la maintenance et de l’entretien du réseau de ces nouvelles fontaines. Bravo à ces gens pour le défi relevé qui a permis au villageois de ne plus avoir soif.
Outre les anciennes et nouvelles fontaines, le village a un réseau communal d’alimentation en eau. Lemroudj est aussi une localité où existe un grand nombre de puits dont certains ont tari et d’autres nécessitent un approfondissement pour capter l’eau de la nappe.
Mais, les besoins en eau ne cessent d’augmenter et malgré tous les points d’eau existants, Lemroudj souffre du manque d’eau surtout en période de sécheresse. Heureusement, l’oued Bousselem est à peine à un kilomètre, en cas de besoin, les citoyens achètent des citernes pleines d’eau pour 1000 dinars les 2000 litres.
Auteur : Rachid Sebbah
Vos propose de lire aussi l’article : Lemroudj, Thala yeflah rénovée.



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