Khoudir Izountar et sa passion pour le tressage de claies et de corbeilles

Né le 2 décembre 1951, à Lemroudj, commune Draa Kébila, Khoudir Izountar a grandi dans son village natal et il a fréquenté l’école Coranique où il a appris par cœur les soixante versets du Saint Coran. Son père, Mohand Améziane (Si Hammou), était imam à la mosquée du village (quartier Ichaavane) avant de prendre le maquis où il tombe en martyr au champ d’honneur 14 juin 1957, lors d’un accrochage à Thalaalam (près de Guenzet).
Khoudir Izountar, comme la grande majorité des jeunes de sa génération, n’a pas eu la chance de fréquenter l’école publique ; cette dernière n’existait pas à Lemroudj et même dans les agglomérations avoisinantes. Par contre, il a tenu à ce que tous ses enfants fassent des études (primaire, collège, lycée et université).
Il a ouvert une auto-école à Oued Sebt, commune Hammam Guergour, pour gagner son pain et nourrir sa famille. Mais, accessoirement, il pratique des travaux agricoles (culture de céréales, d’olives et de figues). Mais, ces derniers temps, il s’est révélé passionné du tressage de claies et de corbeilles utilisées par les producteurs de figues.
En effet, il produit lui-même les claies dont il a besoin pour faire sécher ses propres figues. Elles sont faites chez lui à la maison en utilisant notamment des tiges de « diss » et du bois de laurier. Il a même innové en utilisant des tiges d’amandier.
Il produit aussi des corbeilles cylindriques faites essentiellement avec du bois de férule, uffal en kabyle. Là aussi, il fait preuve d’innovation en utilisant du bois de laurier. Ces belles corbeilles très légères servent de contenants pour figues fraiches ou à sécher.
Enfin, Khoudir Izountar est un bon vivant ; il apprend vite et produit des objets utiles et très beaux à voir. Le choix du bois et des couleurs ainsi que le haut degré de finition donnent à ses corbeilles et à ses claies une dimension artistique. Bonne continuation.
Auteur : Rachid Sebbah