Yamina (1903/1974), dite Imma Zouzou (tamghart), où la vénérable femme, était aimable adorable, silencieuse et affectueuse, avec des gestes, quoique lents, mais empreints de douceur et de tendresse, la maitresse de la maison et le pilier de la famille.
Quand l’homme vaquait aux affaires extérieures, la femme élevait les enfants, s’occupait de la cuisine, des animaux domestiques, et lorsqu’elle avait du temps libre, faisait de la poterie et du tissage. Elle tenait également le rôle de médiatrice entre les enfants et le père, car en ce temps-là les enfants ne pouvaient interpeller directement leur père.
C’est autour de la grand-mère que petits et grands se rassemblaient, c’est une bibliothèque orale. C’est elle, aussi qui se portait au-devant rassurait, conseillait, réconciliait, et recevait les invités.
Et un jour :
Quand dehors vide, il faisait noir et froid,
Quand, du ciel tourmenté tombaient des cordes
Quelqu’un frappa lourdement à la porte.
Elle pressa le pas, va sa rencontre.
Un vieillard gueux blotti contre son ombre,
Gelé par le froid matin de novembre.
De l’empathie, un pincement au cœur,
Une larme, un nuage de tristesse.
La vieille rentra vite à la maison
Réapparait immédiatement
Les bras bien chargés de provisions
Un devoir, une généreuse aumône
Le vieux, se faisait, marchand ambulant
Avec son triste burnous en haillons
Gants uses, sa canne de compagnon
Vendeur à la criée dans les campagnes.
Parcourt les maisons de portes à porte
Portant sur son dos une grande balle
Bourrée d’objets, de trucs de toutes sortes
Du linge, aux rubans, du fil, aux aiguilles
il ne réalisait point de profits
Acceptant volontiers, et de bon gré
L’assiette de soupe, du pain rassis
Le gite dans la grange ou l’écurie.
Si toute fois, le maitre de maison
Donne l’accord et l’approbation.
Celui-ci avec son regard profond,
Faisait sentir ce que le cœur éprouve.
La vieille sortait de la maisonnée
Chaque fois qu’elle entendait la criée
Toujours les petits bras pleins de denrées
Du surplus du cœur, débordait sourire
puis un jour :
Le marchand revenait fidèlement
En s’arrêtant devant le portillon
Attendant patiemment, l’ange au caftan
Mais, hélas aucunes portes ne s’ouvrent.
il interpella le premier passant
Des nouvelles de la vieille maman
Elle est Morte depuis, un certain temps
En emportant son secret dans sa tombe.
Le vieux marchand pleura sa bienfaitrice
Puis lourdement, il repart sur ses traces
Le pas long, le cœur triste, l’âme lasse
Sachant que rien ne sera comme avant.
La vieille gardait bien profondément
Dans son tout petit cœur, un lourd secret
Elle qui savait, que le colporteur
N’était autre qu’un pauvre mendiant.
l.ouali 2014.
Posté Le : 24/12/2018
Posté par : forceps591
Ecrit par : lyazid ouali
Source : l.ouali