Sétif - A la une

Depuis début octobre: 17 personnes tuées par le monoxyde de carbone



Le monoxyde de carbone continue à faire des victimes en décimant parfois des familles entières. Pas moins de 17 décès par asphyxie au monoxyde de carbone ont été enregistrés par les services de la protection civile et 446 autres personnes ont été secourues d'une mort certaine, depuis le début du mois d'octobre. Les services de la Sonelgaz dans leur rapport ont fait état du décès 333 personnes durant les cinq dernières années.Les autorités publiques ?uvrent à travers des actions de sensibilisation engagées et de généralisation d'installation des détecteurs de monoxyde de carbone dans les foyers, ainsi que le contrôle de conformité de ces appareils par les services du ministère du Commerce, à prévenir et réduire ces risques souvent mortels. Sonelgaz chargée d'équiper gratuitement les foyers de systèmes d'alarme pour prévenir les fuites du monoxyde de carbone, suite aux instructions du président de la République et du gouvernement, poursuit ses actions dans ce sens pour généraliser cette action à travers l'ensemble du pays.
Le PDG du groupe Sonelgaz, Mourad Adjal, a indiqué jeudi à Sétif qu'il sera procédé prochainement à la fabrication d'équipements détecteurs de monoxyde de carbone en Algérie au niveau de l'usine de la Société algérienne des industries électriques et gazières (SAIEG), filiale de ce groupe, à partir du mois de janvier. «L'opération d'installation des équipements détecteurs de monoxyde de carbone lancée depuis plusieurs mois à travers les wilayas du pays a ciblé dans une première phase 45.000 équipements installés dans les domiciles des citoyens de la wilaya de Sétif en attendant l'installation de plus de 750.000 autres équipements dans la même wilaya durant la prochaine étape ».
Retrait de détecteurs de monoxyde de carbone
Poursuivant leurs opérations de contrôle, le ministère du Commerce et de la Promotion des exportations a, pour sa part, décidé et annoncé le retrait de trois (3) marques de détecteurs de monoxyde de carbone, ainsi que d'un appareil de chauffage d'une autre marque, en raison de la non-conformité de ces derniers aux normes de sécurité en vigueur. Le département du Commerce a annoncé, à travers un communiqué rendu public, le retrait des détecteurs de marques Brand de type « 3Brand Arina », de SONARIC de type « JKD-602 » et de Condor de type « CMD220 ». Cette décision de retrait intervient après « les essais réalisés au niveau de ses laboratoires de la répression de la fraude », dans le cadre de la poursuite de l'opération de contrôle en vue de s'assurer de la conformité des appareils de chauffage à gaz et des détecteurs de CO2, aux exigences de sécurité dans ce domaine, lesquels ont démontré «la non-conformité de ces appareils».
Les résultats des essais réalisés notamment sur l'appareil de chauffage de la marque Maxwell, modèle Max RGD10ND, ont démontré sa non-conformité aux dispositions de l'arrêté interministériel du 31 janvier 2016, relatif au règlement technique fixant les exigences de sécurité des appareils à gaz combustible. Le ministère a donc décidé le retrait immédiat du marché de ces appareils, appelant ainsi les consommateurs détenteurs de ces appareils à cesser immédiatement de les utiliser.
En novembre dernier, le ministère du Commerce avait déjà annoncé le retrait de six (06) marques de détecteurs de monoxyde de carbone pour non-conformité aux standards de sécurité en vigueur, du marché.
Pour prévenir ces risques mortels, la direction générale de la Protection civile organise chaque année des campagnes de sensibilisation sous forme de caravanes dans toutes les régions du pays. Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Youcef Belmehdi, a annoncé, jeudi dernier, le lancement d'une campagne nationale de sensibilisation aux risques du monoxyde de carbone à travers toutes les mosquées du pays et les établissements relevant du secteur, avec la participation de différents acteurs.
Contrôler «les réaménagements dans les maisons»
Hassan Menouar, président de l'association de protection du consommateur «El Aman », que nous avons contacté hier, a affirmé que son association avait tout le temps demandé de faire des contrôles sur les chauffages, depuis des années. Ainsi que sur le matériel électrique, sur les ampoules, le matériel du bâtiment, sur la pièce détachée, les chargeurs de téléphones et d'autres appareils engendrant des dangers en cas de non-conformité. Et d'affirmer que cette question de contrôle de la conformité des détecteurs de monoxyde du carbone et des chauffages doit également englober l'installation des chauffages et la tuyauterie. Et de préciser qu'on doit également exiger la formation des chauffagistes qui doivent présenter un agrément pour faire ce type d'installation et pour qu'ils aient la qualification requise dans le domaine. L'installation des détecteurs de monoxyde de carbone qui lance des alertes en cas de fuite de gaz ne devrait pas être une fin en soi, mais il faut en parallèle prendre d'autres précautions. Et d'appeler à imposer des contrôles « dans les réaménagements à l'intérieur des maisons et sur la qualité de conception des logements ».


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