Renouvellement du syndicat de Saïdal L'assemblée générale avortée

Le bras de fer UGTA de Constantine-Saïdal revient au-devant de la scène locale à la faveur d'une seconde tentative, avortée, de tenir l'assemblée générale pour le renouvellement de la section syndicale du complexe.  Pour rappel, la première tentative a eu lieu le 21 octobre dernier et avait échoué, selon le secrétaire général de l'union locale Ouest, « à cause de l'hostilité rencontrée par les organisateurs auprès des responsables de l'usine et des membres de la section syndicale sortante dont le mandat avait expiré au mois de juillet 2OO7». Bien entendu, à l'époque, la direction de Saïdal avait rejeté les motifs invoqués par les responsables de l'UGTA de Constantine (Cf Quotidien d'Oran du 5 novembre 2OO7). Selon un rapport de l'UL Ouest de l'UGTA qui vient d'être adressé à différentes autorités au niveau local et national, dont nous détenons une copie, cette fois-ci, l'assemblée générale élective pour le renouvellement de la section syndicale de Saïdal de Constantine s'est tenue le 27 novembre au siège de l'unité de production en présence des membres de l'UGTA et du directeur de l'usine. Mais « après l'ouverture de la séance, indique le rapport, nous avons constaté qu'un groupe de 7 travailleurs, manipulés par l'administration de l'usine, s'activait, par des insultes et des menaces contre les membres du secrétariat, à perturber la bonne marche des travaux de l'assemblée afin de provoquer un autre échec» . M. Bilami Hamza, membre de l'UL Ouest, estime que cette nouvelle manoeuvre de la direction de Saïdal n'aboutit qu'à un pourrissement de la situation puisque le directeur manie à loisir les défis et la provocation, vu qu'il a décidé de féliciter les travailleurs qui ont perturbé notre réunion en leur promettant des promotions et vient d'adresser des questionnaires aux travailleurs de l'usine qui ont refusé de se prêter à ses manoeuvres de cooptation des membres de la section syndicale sortante en préférant la méthode démocratique qui passe par les urnes pour élire la nouvelle ! ». Aussi, ce responsable de l'UGTA, qui invite la direction de l'usine à ne pas s'immiscer dans le choix des travailleurs pour élire démocratiquement leur syndicat, « dénonce avec force le travail d'influence du directeur sur certains travailleurs et sur les membres de la section syndicale sortante » et déclare qu'il a été décidé de tenir cette assemblée générale dans les jours qui viennent, mais cette fois au siège même de l'union locale. M. Semrani, le directeur de Saïdal de Constantine, contacté par nos soins, a tenu à réfuter les assertions contenues dans le rapport de l'UGTA, dont une copie a été envoyée à la direction générale de Saïdal, et déclare en substance: « Franchement, je ne trouve plus quoi faire pour contenter ces gens-là, bien que je leur aie ouvert toutes les portes et accordé toutes les facilités pour leur permettre d'organiser l'assemblée générale dans les meilleures conditions possibles. Ceci dit, j'aimerais qu'ils produisent les preuves de ce qu'ils avancent, à savoir que j'aurais manipulé les travailleurs pour les pousser à faire échouer l'assemblée générale. En réalité, la majorité des travailleurs veulent conserver la section syndicale sortante. Quant aux questionnaires, ils ont été faits sur la base de manquements au règlement intérieur de l'entreprise et non pour des motifs syndicaux. D'ailleurs, précise le directeur de Saïdal, je n'ai sanctionné personne !». En définitive, croit savoir le directeur de Saïdal, «il s'agit là d'un problème personnel du secrétaire général de l'union locale Ouest et il prend prétexte de cette assemblée générale pour essayer de le régler à sa manière».