Saida - Revue de Presse

Incidents match MCS-USMA : "Nous réclamons l'instauration du huis clos pour la suite du championnat"



Incidents match MCS-USMA :
La direction de l'USM Alger réclame l'instauration du huis- clos pour le reste des journées du championnat de Ligue "une" de football en Algérie, après les incidents qui ont émaillé le match de son équipe samedi passé sur le terrain du MC Saida, réitérant son appel pour que les "commanditaires et les auteurs" de ces actes de violence soient "sévèrement sanctionnés".
"Nous demandons aux instances du football algérien d'instaurer le huis clos pour la suite du championnat, car ce qui s'est passé à Saida est un grave dérapage, de surcroît prémédité. On refuse que certaines équipes vont profiter de notre drame pour aller ramener des points de Saida, et c'est là une autre raison qui nous pousse à demander que les matches restant du championnat se déroulent sans la présence du public", a déclaré lundi Rabah Haddad.
Le vice président du club algérois, qui s'exprimait en conférence de presse tenue au stade de Bologhine (Alger), a estimé que les incidents du match de Saida n'auraient jamais eu lieu "sans la complicité des dirigeants du club local et des responsables chargés de l'organisation de la rencontre".
"On a envoyé des correspondances à toutes les instances footballistiques nationales, et on compte en faire de même aussi avec les autorités sécuritaires, pour que les responsables du lynchage dont a été victime notre équipe, payent pour leurs actes ignobles", a-t-il poursuivi.
Des scènes de violence se sont déroulées à la fin de la rencontre MCS-USMA, samedi dernier pour le compte de la 25e journée du championnat de Ligue 1 (1-1), et qui ont causé les blessures de plusieurs membres de la délégation algéroise, parmi eux 6 joueurs, un dirigeant et l'entraîneur Meziane Ighil.
La direction de l'USMA qui a organisé cette rencontre avec la presse dans le but d'exprimer sa "révolte" et son "indignation" contre les "commanditaires de la barbarie" dont a fait l'objet sa délégation, a procédé pour la circonstance à la projection de quelques photos et vidéos des scènes qui se sont déroulées au stade de Saida.
"On invite les autorités concernées à ouvrir une enquête pour déterminer les responsabilités de chacune des parties dans ce grave dérapage qu'a connu notre rencontre face au MCS. Les vidéos et les photos en notre possession se passent de tout commentaire. Heureusement d'ailleurs, qu'il n y ait pas eu mort d'hommes, même si je dois dire, que nous avons frôlé la catastrophe de justesse", a ajouté encore le deuxième responsable à la formation de Soustara.
Rabah Haddad estime que de tels incidents portent "un grave préjudice à l'image de marque du football algérien, d'où la nécessité d'agir rapidement, et ne pas laisser les responsables de tels dépassement impunis".
Réagissant aux revendications de certaines parties au niveau de son club appelant au retrait de leur équipe de la compétition nationale, le responsable usmiste s'est opposé catégoriquement à cette option.
"Malgré tout ce qui nous est arrivé, on doit rester lucide et continuer à donner l'exemple. On ne va pas se retirer du championnat. Mieux, on va jeter toutes nos forces pour le reste du parcours dans l'objectif de décrocher le titre, malgré les nombreuses absences que l'on va enregistrer dans notre effectif, après les blessures d'un bon nombre de joueurs", a-t-il lancé.
Haddad, dont les propos ont été suivis par des applaudissements nourris de la part des nombreux supporters présents dans la salle de conférences, s'est engagé pour "tout mettre en oeuvre" afin que les joueurs puissent remonter "cette période difficile" que traverse le club, ajoutant que même "si l'USMA ne parvient pas à remporter le titre de champion en fin de saison, elle le gagnera la saison prochaine".
A cinq journées de la fin du championnat, les Rouge et Noir de la capitale (2me au classement) devraient terminer la saison sans certains de leurs cadres, en particulier le défenseur central, Abdelkader Laifaoui, victime d'un coup de couteau à Saida au niveau du thorax et qui devait quitter l'hôpital lundi, mais les médecins lui ont prescrit un repos de deux mois.
"Il est vrai, plusieurs joueurs manqueront à l'appel lors de prochains matches, mais on finira bel et bien la saison, quitte à recourir à nos joueurs de l'équipe espoirs", a rassuré le vice-président de l'USMA.
Ighil : "En 40 ans de football, je n'ai jamais vécu un tel enfer"
Invité à apporter son témoignage, l'entraîneur de l'USMA, Meziane Ighil, présent lors de cette conférence de presse, a estimé qu'il s'agit de la première fois dans sa carrière footballistique qu'il assiste à de "tels actes de violence d'une aussi gravité dans un stade".
"Je suis à ma 40e année dans le domaine du football, entre joueur, dirigeant et entraîneur. J'ai sillonné tous les stades algériens, ainsi que plusieurs stades africains, mais je n'ai jamais vécu une telle situation", a avoué d'emblée l'ex-entraîneur de la JS Kabylie.
"Vu tout ce que nous avions enduré à notre arrivée au stade, dans le couloir menant au vestiaire, et à la mi-temps, je m'attendais à ce que la fin du match soit très difficile pour nous, mais je n'ai jamais imaginé un seul instant qu'il y ait tentative d'assassinat, car en nous agressant avec des armes blanches, cela veut dire qu'il y a eu intention de tuer des gens", a-t-il ajouté.
Tout furieux, Ighil n'a pas été tendre avec les responsables du Mouloudia local et ceux de l'organisation de ce match.
"Quand je me suis rendu compte que la partie n'allait pas se terminer dans le calme, j'ai interpellé l'arbitre du match à la mi-temps pour lui demander d'arrêter l'empoignade. J'ai fait de même avec le délégué, mais personne n'a voulu prendre cette décision. Nous devions donc nous préparer pour le pire en fin de match. Seulement, il n'était jamais question pour moi de penser qu'on allait nous tendre un véritable traquenard qui a failli coûter des vies humaines", a-t-il poursuivi.
L'ancien sélectionneur national a appelé les autorités concernées à ne pas "se contenter de déplorer" de telles scènes de violence, mais plutôt de les "condamner et surtout prendre les mesures qui s'imposent à l'encontre de leurs commanditaires et leurs auteurs". "Déjà, à notre arrivée au stade, aucun dirigeant du MCS n'était venu à notre accueil. L'on a plutôt chargé des prétendus stadiers pour commettre leur sale besogne. Je les ai vu de mes propres yeux ouvrir les portes des tribunes pour des criminels pour envahir le terrain en fin de match afin de nous lyncher, sans parler de tout ce que nous avons enduré avant d'accéder au stade et au niveau du couloir menant aux vestiaires".
Enfin, Ighil voulait se mettre sur la même longueur d'ondes avec la direction de son club, en s'engageant à son tour pour "terminer la saison en force et réussir les objectifs de l'USMA".
"On saura comment se relever de nouveau. Le sang qui a coulé à Saida ne devra pas être inutile, car on ne va pas abdiquer. On trouvera les ressources nécessaires pour poursuivre la compétition. Ce sera la meilleure réponse à ceux qui veulent nuire à l'image de marque du football algérien et de l'Algérie en général", a-t-il conclu.




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