Fin octobre 1958, une vaste opération militaire est montée par le corps d’armée d’Oran (C.A.O.), commandé par le général Gille, entre Saida et Berthelot (Daoud). Plusieurs unités diverses, totalisant plus de 20.000 hommes quadrillent le terrain. Non loin de la route D15 reliant ces deux agglomérations, prés du village de doui Thabet, à la lisère des monts de Dhaya et des monts de Saida et donc à la limite des zones 5 et 6 de L’A.L.N., le général français a installer son P.C..
Apres avoir bouclé un vaste périmètre de plusieurs Km2 pendant plusieurs jours de suite, le corps d’armée commença par des ratissages sectoriels dans cette région montagneuse et boisée, délimitée à l’est par le djebel Tafident (1040m) et au sud, par les djebels Abdelkrim(1200m) et tenfels (1300 m).
Face à cet impressionnant dispositif déployé, une katiba de la zone 6 mitoyenne jugea bon de se replier, en attendant le départ des troupes, sur les hauteurs d’el-merdja, elle-même dominée par le mont fidjel.
Or, justement, le P.C de la zone 5 voisine, commandé par le capitaine si Abdelhadi, se trouvait juste à proximité, la katiba n°2 y était aussi présente pour sa protection.
Puis subitement, le commandement ennemi changea de tactique très rapidement, il monta une vaste opération – éclair, probablement sur renseignement, en concentrant ses troupes d’élite contre les deux katibate, le P.C de la zone 5 fut alors entièrement encercle ainsi que la compagnie menée par le lieutenant si kheireddine Garoudji. Celui-ci qui avait déjà échappé avec sa katiba lors de a précédente bataille de djebel Guediret, au mois de mars précèdent, réitéra les même instructions aux djounoud, à savoir : se positionner sur les crêtes dominantes, tirer à bout portant afin d’économiser les munitions et tenir le plus longtemps possible afin de décrocher durant la nuit. La bataille qui s’engagea ensuite fut des plus dures et des plus violentes ; elle dura en fait plusieurs jours consécutifs, les maquisards n’ayant pu ouvrir une brèche dans le dense dispositif ennemi dont l’artillerie ne cessait de pilonner et l’aviations de bombarder. Un véritable déluge de feu et de flamme incessant !
A la fin du deuxième jour, les munitions commencèrent à manquer aux moudjahiddine. Ils durent même livrer des accrochages au corps à corps, baïonnette au canon et ce n’est que dans la nuit du 23 octobre 1958, tardivement, que les rescapés parmi eux purent sortir de la sourcière.
En effets seuls 52 maquisards réussissent à s’échapper laissant sur le champ de bataille plus de 90 morts entre combattants et civil de la région. La katiba y a perdu plus de la moitie de ses effectifs, parmi les chauhada, figure son chef, le lieutenant kheireddine, qui livra ce jour-la sa deuxième bataille.
La katiba voisine compte également de nombreuse perte dans ses rangs dont l’aspirant si ameur et Ba Ali.
A la suite de nombreux assauts contre le PC submergé par le nombre, le capitaine zonal Si Abdelhadi livra également son dernier combat : il est tombé aussi au champ d’honneur, ce 23 octobre 1958 au cours de cette grande bataille d’El-Merdja .
En face, l’ennemi, ayant engagé toutes ses forces, a payé aussi le prix fort : un chef de bataillon tué, plusieurs officier et sous officiers ainsi que quelques centaines – environ 500 – entre éliminés, tues et blessés. En outre, un avion de T.6 et deux hélicoptères ont été abattus. Les débris restés sur place ont pu être observés par l’auteur en 1992
Cependant, cette bataille a été aussi marquée par un fait d’une inhumanité particulière, qui ne peut être et qui n’a pas été oublié par la population locale
En effet, au cours des différentes opérations, vingt personnes- entre combattants, blesses ou non,et civils se trouvant sur le champ de bataille ont été faite prisonniers et emmenées à coté du PC du corps d’armée ou elle ont été attachées avec du fil de fer. Arrive alors au P.C un message personnel pour le général, commandant les troupes ennemies : son fils le lieutenant Gille a été tue par L’ALN dans un autre accrochage au sud, entre El-Bayadh et Boualem,loin des théâtres des opérations du père, celui-ci rentré dans une rage folle, fit exécuter à l’arme blanche tous les prisonniers entravé, d’un seul qui réussit a se délier et s’échapper. Poursuivi, il put quand même traverser l’oued El-Merdja et témoigner ensuite, de ce massacre collectif pour le moins contraire aux conventions de Genève sur les prisonniers de guerre. L’unique rescapé s’appelait Zaoui dit l’intendant car il était chargé du ravitaillement de L’ALN dans la région.
Apres l’indépendance du pays, d’un puits situé non loin de la, les habitants retireront 54 restes des cadavres, civil et de combattants comme en témoignent les tenues militaires et les habits civils traditionnels, des ceintures et des boucles de ceintures, des pataugas et des chaussures diverses ainsi que les entraves en fil de fer que l’auteur a pu constater sur place,en 1992, soit 34 ans après. Mais y’a-t-il prescriptibilité en la matière ?
Cela dépend probablement de quelles victimes il s’agit !
En tout cas, les juristes en droit international ont certainement matière à réflexion.
Posté Le : 03/06/2011
Posté par : aladhimi
Ecrit par : REDOUANE AINAD TABET
Source : HISTOIRE D'algerie