Relizane - ARTISANAT ET METIERS

Tapis ancestral d’El Kalaa : Histoire de label



Tapis ancestral d’El Kalaa : Histoire de label


Les deux régions limitrophes de Beni Chougrane et Mina, situées dans les wilayas de Mascara et Relizane, se prévalent de l’appartenance du célèbre et ancestral tapis d’El Kalaa, qui porte le nom de la localité où il se fabrique, à leur giron territorial, mais El Kalaa se trouve à mi-chemin entre les deux régions, même si actuellement elle dépend administrativement de la wilaya de Relizane. Pour faire revivre le tapis qui portait autrefois le nom de tapis « El Kalaâ », qui avait fait la fierté de toute l’Oranie, le secteur du tourisme s’est mobilisé.

Ce tapis est confectionné aujourd’hui par des jeunes filles stagiaires avec brio. Ces demoiselles, agissant sous l’œil de maîtresses connaisseuses en la matière, se sont appliquées pour enfin réaliser un objectif qui n’était qu’un rêve dans les temps passés.
Le tapis de Mascara se présente aujourd’hui sous une image extraordinaire. Ce tapis qui se faisait autrefois en deux couleurs seulement, aété amélioré pour porter d’autres couleurs, ce qui le différencie de l’ancien tapis d’El Kalaâ.
Lors de l’exposition marquant la journée nationale de l’artisanat, le tapis en question a attiré le regard des curieux qui voulaient en savoir plus sur cette œuvre qui renaît de ces cendres grâce à des personnes jalouses de leur patrimoine et qui voulaient faire revivre les produits de leurs aïeux et de leur région.
Le tapis de Kalâa, nous a expliqué, cet homme de lettres qui s’intéresse beaucoup à la sauvegarde du patrimoine artisanal, est d’inspiration turque et persane, il est travaillé au point noué, coupé de bandes en fils de trame, d’un mélange de décors berbère et de motifs orientaux. La moquette est rasée au couteau afin de laisser plus de netteté au dessin. Il serait trop long d’énumérer toutes les caractéristiques et la diversité du tapis d’El Kalaa, issu d’un savoir-faire qui se perd avec le temps.
On dit que les grand-mères ont emporté le secret avec elles car, par souci de garder leur clientèle et de la fidéliser en lui présentant un ouvrage original et particulier, ces dernières ne transmettaient leur technique qu’à leur progéniture ou leurs proches qui devaient assurer, à leur tour, la relève. Seulement, celle-ci se fait de moins en moins.
Néanmoins, tous les tapis et bien d’autres encore ont charmé et étonné, tout en marquant la culture algérienne à travers les siècles par leur originalité, leur précision et leur beauté.
Aujourd’hui encore, malgré l’émergence des tapis industriels dans le commerce, il n’y a pas de maîtresse de maison qui ne serait fière d’exposer cette œuvre d’art authentique, réalisée par les mains d’une femme silencieuse, tissant peut-être par nécessité, car devant subvenir aux besoins de sa famille, ou par loisir et exprimant à travers une ligne, une courbe ou un polygone, son état d’âme.
Le tapis est un objet de décor de l’ intérieur des maisons, et plus particulièrement à El Bordj ou à El Semmar et Tliouanet, tant sur les murs que sur le sol, et il est très rare de ne pas en trouver dans les foyers, tant l’attachement à la culture traditionnelle est tout simplement ancestrale en partageant jalousement les us et legs de la région.



Merci pour ce bel article sur la renaissance du tapis de El Kalaà Beni Rached dont j'ai un merveilleux exemplaire certifié et plombé acheté à Mascara en 1970 dans un atelier tenu par des soeurs.
Jean Claude NEGRELLO - Professeur retraité - LOIR ET CHER, France

19/09/2024 - 565331

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