Relizane - L’arboriculture menacée par la pollution générée par la déchetterie "Centre d'enfouissement technique"

Les agriculteurs d’Oued Djemaâ, région très connue pour ses importants vergers d’agrumes, notamment les oranges, à quelque 13 km à l’est de Relizane, sont montés au créneau pour crier leur détresse devant la pollution générée par les eaux charriant le lixiviat du centre d’enfouissement des déchets.

«Les déchets enfouis dans les casiers du centre d’enfouissement technique (CET) produisent, avec la conjugaison des eaux pluviales, ce lixiviat, un liquide chargé de polluants et de produits chimiques toxiques en mesure de mettre en danger le tissu végétal, les animaux qui le broutent et, au bout de la chaîne, l’homme», a tenu à nous préciser un cadre retraité.

Ce phénomène dangereux, éco-toxicologique, avance progressivement et sûrement sur les champs d’agrumes de la région.

Djillali, un des jeunes agriculteurs, n’a pas caché son inquiétude.

«Au début, je croyais qu’il s’agissait seulement d’une eau usée, mais, depuis qu’on m’a parlé de sa contenance, j’ai perdu le sommeil, j’ai vraiment peur pour les arbres. Je ne m’y connais pas dans le domaine, mais l’alerte des avertis m’a éveillé», a-t-il lancé avec amertume.

Ainsi, les exploitants menacés par ces eaux polluantes tirent la sonnette d’alarme et sollicitent l’intervention de toutes les instances habilitées pour endiguer ce phénomène.

«Nous sollicitons l’intervention de Mme le wali afin de prendre les mesures qui s’imposent pour nous épargner ce sinistre», a lancé Djillali.

A vrai dire, les eaux de ce phénomène de lixiviation, jetées dans le milieu naturel, contaminent le sol et les eaux charriées par l’oued par des déchets polluants, comme les métaux lourds, les polluants organiques et chimiques et peuvent même attaquer la nappe phréatique ou les forages destinés à l’alimentation en eau potable.

Un cadre du CET n’a pu infirmer le constat des agriculteurs.

«Le centre est malheureusement dépourvu d’une station de traitement de ces jus de déchets», a-t-il affirmé en précisant: «Nous ne pouvons plus contenir ces eaux, nous avons tenté de freiner leur déversement dans la nature par le rehaussement des hauteurs des parois des bassins, mais c’est insuffisant.»

Cela dit, tout le milieu environnemental est menacé, le sol, la nappe phréatique, les végétaux, les animaux et l’homme aussi.

Les responsables sont donc vivement appelés à mettre les bouchées doubles pour stopper ce phénomène dévastateur, surtout que la durée de vie du CET en question compte encore des années devant elle.

Il a été réceptionné en 2010 et est conçu pour 25 années.

Issac B.