Relizane

Relizane



Une douzaine de familles totalisant quelque 48 membres dont 17 enfants, résidant à ?Haouch Hadj M'naouar?, un habitat collectif menaçant ruine, situé rue Hamida à Relizane, étaient loin de s'imaginer en tirant la sonnette d'alarme sur l'état de vétusté avancé de leurs logements que la seule alternative que leur offrirait l'administration serait de finir SDF ou de mourir sous les décombres.Telle est la teneur d'une requête adressée au président de la République, dont une copie a été transmise au journal par les chefs des familles sinistrées. La genèse de l'affaire remonte à l'année 2010 quand les représentants des familles concernées alertent les autorités locales sur le danger imminent encouru par les occupants de cet habitat collectif en RDC construit en 1889.
La prompte réaction de la division de l'urbanisme de l'APC de Relizane, enjoignant aux concernés de recourir aux services d'un expert en urbanisme afin d'expertiser l'état technique de l'immeuble, avait rendu espoir aux habitants d'être inclus dans un programme de recasement à venir. D'autant plus que l'expert avait dressé un rapport implacable quant à l'état de l'habitat. Selon le rapport ?les murs de cet immeuble en pierre présentent des caractéristiques mécaniques affaiblies par l'humidité et la substitution d'autres matériaux de construction dans un désordre total. La toiture en tuile est en état de vétusté très avancé, alors que les murs présentent des fissures alarmantes, laissant présager un danger d'effondrement imminent?.
Selon leurs représentants, les habitants en étaient réduits, les jours de pluie, à passer des nuits blanches, guettant l'ultime craquement annonciateur d'une catastrophe, et les disjoncteurs baissés afin d'éviter un quelconque court-circuit ou une électrocution due à l'extrême porosité des murs. Lorsqu'une commission diligentée par l'APC a rendu un verdict de démolition de l'immeuble suite à une visite in situ, les habitants avaient cru que leur long cauchemar allait enfin connaître son épilogue, d'autant plus qu'aucun des habitants du ?haouch? n'avait bénéficié ni d'un logement social ni d'un lot de terrain, précisent les représentants. Les malheureux ont cependant vite déchanté, en recevant, le 21 février dernier, une notification d'évacuation de leurs logements suite à une décision communale ?en raison du danger qu'ils représentent pour leur sécurité, sous peine de poursuites judiciaires à l'encontre de tout contrevenant?. Les autorités locales n'offrent, de ce fait, aucune alternative que celle de finir SDF ou de mourir ensevelis sous les décombres de leurs logements insalubres.
En tout état de fait, aucune mention d'un hypothétique relogement n'étant à l'ordre du jour dans ce cas de figure précis, les sinistrés de ?Haouch Hadj M'naouar?, des familles modestes, disent avoir opté pour la seconde alternative. Selon eux, la décision d'évacuation qui leur a été communiquée n'est en fait qu'un ?alibi? pour les autorités locales afin de se ?couvrir et s'en laver les mains? en cas de catastrophe annoncée. Ponce Pilate n'aurait pas fait mieux?
M. S


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