D- Organisation Administrative Coloniale :
De 1843 à 1868, Ammi-Moussa était gérée administrativement en qualité de cercle, dépendant de la province d’Oran.
Son territoire est délimité et réparti, par le SENATUS –CONSULTE, du 22 avril 1863.
Organisé en territoire de centre de population, par Décret du 14 septembre 1859.
Promue en qualité de commune mixte en territoire militaire, le 06 novembre 1868.
Promue en qualité de commune mixte en territoire civil, par Arrêté du 01 décembre 1880, du Gouverneur Général d’Algérie, M. Albert GREVY.
La commune mixte a été divisée en 23 sections, savoir :
1. Centre de population européen – Ammi-Moussa.
2. Douar Touares
3. Douar Ouled-Sabeur
4. Douar Ouled-Izmeur
5. Douar Ouled-Bou-Ikni
6. Douar Ouled-Moudjeur
7. Douar Ouled-Yaich
8. Douar Ouled-Bouriah
9. Douar Marioua
10. Douar Ouled-El-Abbès
11. Douar Menkoura ( Ouled-Ali)
12. Douar Ouled-Deflten
13. Douar Adjama
14. Douar Meknassa
15. Douar Chekala
16. Arch Ouled-Bakhta
17. Arch Matmata
18. Arch Halouia –Cherraga
19. Arch Halouia-Gheraba
20. Arch Keraich-Cherraga
21. Arch Keraich-Gheraba
22. Arch Ouled-Berkane
23. Arch Maacem
La commune est gérée par une commission municipale qui se compose de 27 membres savoir :
1. Un (01) Administrateur, Président
2. Un (01) Adjoint français
3. Trois (03) membres français
4. 22 membres indigènes.
Ainsi, pour asseoir sa domination et développer son expansion et ce par l’installation des colons sur les terres fertiles de la région et procédant par l’application de mesures de spoliation par la mise en œuvre d’une politique d’expropriation à grande échelle, touchant des milliers d’hectares de terre arable appartenant aux autochtones, en vertu de l’exécution du Sénatus-Consulte.
D’emblée, ces mesures appliquées, la population locale s’est repliée vers les montagnes. Où la vie est devenue de plus en plus difficile, frappée par une misère endémique et par des maladies ravageuses, la majorité des hommes valides ont été contraint plus tard, à servir en qualité de chair à canon pour les besoins des conquêtes coloniales de la France et la défense de l’intégrité de son territoire, citant en autres, la première et la seconde guerre mondiale, la guerre d’Indochine et la guerre du Levant.
En outre, dès le début du 20eme siècle, par vague successive, la population autochtones a émigré en métropole, servant comme main-d’œuvre bon marché dans les bassins miniers et les chantiers sidérurgiques du nord-est de la France, où en enregistre à ce jour, une importante communauté dans la région de la Lorraine (Moselle )
E. Le Mouvement National :
Après la seconde guerre mondiale, l’adhésion au mouvement national, se développe de plus en plus, où plusieurs leaders de l’ U.D.M.A., dont notamment Farhat ABBES et Ahmed FRANCIS, ont tenu des meetings à Ammi-Moussa , générant des foules de plus en plus nombreuses, en particulier le jour du marché hebdomadaire, signe inquiétant pour l’administration française.
F. La Révolution 1954 – 1962 :
Au déclenchement de la Révolution, Ammi-Moussa comptait une forte garnison militaire, d’où la difficulté pour les fidaiyines d’organiser des actions réussies. Ce n’est qu’en date du 06 février 1957 et suite à l’appel à la grève général lancé par le FLN, qu’un attentat a été perpétué par un groupe de choc, composé de jeunes d’Ammi-Moussa. Attentat programmé en plein jour ( Un mercredi à 10 heures du matin ), ciblant plusieurs objectifs à la fois, dont la recette des PTT et plusieurs commerces appartenant à des colons.
Cette action armée audacieuse à grands éclats, a provoqué l’ire de l’armée française, qui d’emblée ont riposté avec force et d’une manière sanglante et aveugle, touchant toute la population arabe sans discernement.
Durant cette journée, Ammi-Moussa a perdu 90 de ses meilleurs enfants et l’arrestation de plus d’une centaine de citoyens qui ont subi dans les geôles de l’armée française toute sorte de torture.
Nonobstant, le caractère sanglant, ce jour mémorable a été le déclic pour plusieurs jeunes dont la verve nationaliste les a poussé à rejoindre en masse le maquis. La majorité d’entre eux sont morts en héros pour l’indépendance de l’Algérie.
Ammi-Moussa a payé un lourd tribu, du fait de sa position géographique et son relief très favorable à l’action armée, sans compter le soutien sans faille et total aux troupes de l’ALN par la population.
Durant ces années de braise, la riposte de l’armée française a été de plus en plus féroce par l’utilisation de l’armement lourd, notamment l’artillerie, les blindés, l’aviation ainsi que l’injection dans le combat de plusieurs unités d’élites ( régiments de commandos parachutistes et troupes de légionnaires.
Malgré cette armada, les unités de l’ALN, accentuent leur lutte sans répit, allant jusqu’à narguer les militaires français, en installant le PC de la wilaya V dans cette zone, sous le commandement du colonel SI-OTHMANE.
Zone, où le colonel Houari BOUMEDIENE a entrepris une tournée d’inspection en 1957, dans le cadre des recommandations du Congrès de la Soummam.
Les faits marquants, qu’a connu la zone d’Ammi-Moussa, sont nombreux, et particulièrement les batailles où les troupes françaises ont subi des pertes considérables :
• La bataille d’Ouled-Othmane ( 19.04.1957).
• La bataille de Djebel Bourokba ( 1957)
• La bataille de Cherrata ( 1959), dans le sillage de l’opération Couronne.
D’autres batailles héroïques ont été enregistrées, dont le nombre avoisine une centaine, entre attaques des postes français et accrochages avec des troupes en mouvement.
A la veuille de l’indépendance et après le cessez-le-feu, la zone a été le théâtre des hostilités engendrées à la suite du conflit entre les wilayas V et IV, durant les évènements de l’été 1962.
Posté Le : 23/06/2008
Posté par : ben-hadj
Ecrit par : bn-hadj