Diplômées ou non, beaucoup de femmes de la région de Kalaâ se prennent en charge pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs familles. Cela ne fut possible qu’en ressuscitant quelques métiers traditionnels. Les jeunes filles se sont mises à la poterie, au tissage et à rouler le couscous. Dernièrement, lors de l’exposition, nous avons rencontré certaines de ces femmes.
“J’ai eu ma licence en droit l’an dernier. J’ai, alors, frappé à toutes les portes. On me proposa un emploi dans le cadre du filet social. Travailler pour 9.000 dinars…?”, dit une potière, et d’expliquer: “J’ai décidé, alors, de triturer l’argile, de la façonner et d’en faire des poteries. À vrai dire, j’avais cette passion depuis que j’étais petite. Et c’est le début. Maintenant, je peux vous dire que je vends tous mes produits sur commande”.
Interrogée sur les aléas de ce métier, elle nous a dit: “Écoutez, je suis comme toutes les femmes rurales, j‘ai l’habitude d’aller aux champs même lorsque j’étais étudiante. Et en plus de cela, il faut travailler pour vivre. Je trouve que ce métier est non seulement un gagne-pain, mais, beaucoup plus, un art à ne pas perdre”.
Le tissage reprend, lui aussi, sa place dans les activités féminines. Laissé à l’abandon durant des années, le revoilà qui réapparaît avec succès. Nombreuses sont les femmes qui, aujourd’hui, tissent des burnous et des tapis. Ces dernières années, c’est devenu à la mode, le marié doit célébrer les noces en burnous, de même pour la mariée.
“Il faut revenir à nos traditions. En plus de ces métiers, nous avons aussi remarqué que certaines femmes se sont lancées dans la fabrication du couscous traditionnel et surtout dans la préparation de galettes maison. En compagnie de mes deux sœurs, je prépare des dizaines de galettes par jour que mon petit frère livre à des commerçants. Vous savez qu’en ville, la plupart des femmes travaillent à l’extérieur. Alors, elles n’ont pas le temps de préparer ce pain chez elles, elles l’achètent. Ça marche très bien. Maintenant, on prépare même les gâteaux traditionnels que nous livrons pour les cafetiers”, nous a confié une autre femme.
C’est dire que même les petits métiers font vivre.
E. Yacine
Posté Le : 20/07/2018
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : E. Yacine
Source : liberte-algerie.com du dimanche 15 juillet 2018