Aïn Beïda (Oum El Bouaghi) - Délitement du patrimoine architectural de l’ancien centre-ville

C’est un réel danger qui guette les passants, ou ceux qui exercent dans l’ancien siège des impôts de la ville de Aïn Beïda.

Tout le monde l’a remarqué, le balcon qui surplombe l’entrée principale de la bâtisse comporte des fissures très profondes, et les consoles qui le soutiennent ne tiennent plus qu’à un fil, tant le risque de s’écrouler d’un moment à l’autre demeure imminent. Il n’y a pas que cela, tout l’édifice est dans un piteux état depuis que les services des Contributions ont déménagé dans d’autres locaux, à l’autre bout de la ville.

La bâtisse, dont la construction remonte au début du siècle dernier, a fait office d’abord de Banque d’Algérie, avant de devenir une recette des Contributions. En tout état de cause, il y a manifestement un abandon de la part des responsables locaux, qui devraient, sinon affecter les lieux à d’autres services, du moins intervenir pour réhabiliter la bâtisse avant la survenue d’un grave accident.

Ce n’est d’ailleurs pas le seul édifice qui souffre d’un manque flagrant d’entretien. Le Mois du patrimoine ne constitue-t-il pas une occasion idoine pour s’occuper des anciennes bâtisses qui, comme on le sait, renferment une large part de notre histoire. Les perdre, c’est mettre un trait sur un pan de cette dernière.

Hamid abonde dans ce sens, quand il évoque le sujet: «Il est déplorable de laisser s’écrouler un pan de notre patrimoine urbain, celui-là même dont la construction remonte au début du 19e siècle. Plusieurs témoins de cette histoire de la ville sont en train de partir en lambeaux, sans qu’on intervienne pour son sauvetage.»

Il n’est pas le seul à regretter le délitement de ce patrimoine architectural qui s’effiloche de jour en jour comme un vieux vêtement.


L. BAÂZIZ