Oum-El-Bouaghi - Al Khalifa Mohamed Laïd

19ème EDITION DU FESTIVAL DU POETE MOHAMED LAID EL KHALIFA



Au nom de Dieu, Le Clément, Le Miséricordieux,

Honorable assistance,

Le grand poète de l'Algérie, Mohamed Laid El Khalifa, renaît chaque année de ses cendres tel le phénix légendaire. Il jaillit de la mémoire de l'éternité que l'âme des créateurs a sertie par le verbe retentissant, l'imagination fertile et la plume intarissable, transcendant les aléas et survivant aux temps, pour nous revenir tel un heureux présage nous rappelant la fierté des positions nationales immuables, la beauté du verbe, la perfection de la versification et le courage d'une génération élevée sur la voie de la fidélité, de la lutte et de l'honnêteté.

Honorables poètes et écrivains, le choix de ce mois pour tenir cette édition, revêt plus d'une signification, concrétisée dans le thème que vous avez choisi à savoir "chantons novembre". Un thème qui nous invite à la méditation, à l'autocritique, à la remémoration des faits et des exploits glorieux réalisés par les héros de l'Algérie, consacrés par leurs lourds sacrifices et leurs actions éternelles et à la célébration du cinquantième anniversaire du déclenchement de la glorieuse révolution de novembre.

Vous voilà, en cette 19éme édition du festival de Mohamed Laid El Khalifa que la ville hospitalière de Biskra tient à abriter chaque année pour en faire sa fête culturelle renouvelée, la Mecque des créateurs, le forum des poètes, le phare du verbe enchanteur et le pèlerinage des poètes. Ville hospitalière, des hommes de lettres et des intellectuels algériens qui œuvrent à élever, aux plus hautes cimes, la créativité en Algérie et dans le monde arabe, ceux fidèles aux héros qui militent pour que les grands de cette nation généreuse aient le statut qu'ils méritent.

Vous êtes en droit de glorifier votre révolution grandiose et d'écrire pour elle les plus beaux poèmes, les chants les plus lyriques et les plus prestigieux. Vous êtes en droit d'en faire un guide pour les générations et de vous enorgueillir de tous les grands noms de créateurs que l'Algérie compte parmi ses enfants et de vous inspirer de l'illustre poète Mohamed Laid El Khalifa dont le talent lui a valu d'être qualifié de poète de la réforme, celui du mouvement national et de la victorieuse guerre de libération qu'il avait prédit, bien des années avant son déclenchement comme en témoigne ce poème récité en 1950 devant les étudiants de la ville de Constantine qu'il a exhortés à la révolte, inciter à briser les fers et à bannir la léthargie et l'attentisme.

Cette âme révolutionnaire l'animera tout au long de sa vie. Elle reflète une époque entière et résume une étape historique dans la vie d'un peuple qui faisait face à l'occupation et aspirait aux cimes de la liberté et de l'indépendance. Notre poète qui naquit et passa les premières années de sa vie dans les villes de Aïn El-beida et Biskra s'est, de tout temps, abreuvé de la culture arabo-musulmane authentique et référé à ces illustres chouyoukh (maîtres). Tout jeune déjà, il s'imprégna des sources profondes de la résistance nationale contre la domination et l'oppression coloniale. Il fut vite éclairé sur la voie de la réforme grâce à des chouyoukh éminents tels l'imam Cheikh Abdelhamid Ben Badis et autres augustes Uléma dont l’écho de leur pensée réformiste s'est fait entendre sur d'autres terres: celles de l'Inde, d'Egypte, d'Echam et même d'Europe.

Le profil du grand poète fut de suite, décelé en sa personne. Sans cesse en quête de savoir et de connaissances, il se rendit dans les années 1920 à Ezzeitouna où il obtient un diplôme d'enseignement et pût ainsi, apporter sa contribution à l'essor du pays en matière d'enseignement, d'information et de réforme globale. Son talent avéré, le destina d'emblée à devenir ce grand poète appelé "poète de la jeunesse". Ses poèmes empreints de finesse et de beauté emplissaient les pages des journaux et revues tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de l'Algérie et résonnaient avec force, dans les tribunes et autres cercles. Les ennemis étaient ébranlés et mis à mal chaque fois que ses vers retentissaient dans les fêtes et autres circonstances pour jurer fidélité et sacrifice à la patrie, à la nation, à la religion.

Notre poète ne manqua point de véhiculer le message littéraire, artistique et réformiste. C'est avec un sentiment pur et sincère et une parole juste et mesurée qu'il évoquait la poésie arabe. Son inspiration atteignait la perfection à chaque fois que l'étau se resserrait autour de lui. C'est alors que, des paroles s'enchaînent, que des vers se constituent à l'instar de Abi Faras El-hamadani, qui, une fois en prison, fît de sa dignité et ses poèmes sa raison d'être.

De bon augure tu me parais, petit oiseau,

Annonciateur de clémence et de noblesse,

Tendre présage sera ton chant,

Et haut dans les cieux, tu resteras petit oiseau.

Il réussit, en dépit de tout, à effectuer de nombreux périples et tournées à travers tout le pays à la faveur des précieuses conférences et enseignements qu'il donnait à travers tout le pays en plus de sa poésie portant sur l'orientation religieuse et l'attachement aux vertus et aux nobles valeurs de l'Islam. Réceptif, il réagissait à tous les événements nationaux, internationaux et humains des Balkans à l'Ethiopie en passant par Hiroshima, la Libye l'Egypte, le Soudan, la Syrie, la Palestine et l'Irak et chantait les exploits des révolutionnaires et héros de l'Algérie et sa vaillante armée dans toutes les régions de cette chère patrie.

Il est, sans conteste, le poète réunificateur qui a pu, grâce à son talent et ingéniosité, être le fidèle interprète des souffrances du peuple et des sentiments des enfants de la patrie durant plus de cinquante années. Ce fut le cas, lorsqu'il immortalisa les moments forts de ferveur et d'espoir que le feu du 1er novembre fait jaillir en éclairant les sentiers de l'ombre.

Mohamed Laid Al Khalifa représentait le modèle vivant du révolutionnaire intellectuel qui réunit les qualités du Cheikh, symbole de sagesse et de piété, de l'érudit dont le savoir touche divers domaines. Il représentait le modèle du militant politique chevronné aux principes immuables et à la volonté de fer. Sa présence remarquable dans plusieurs événements qu'a vécus l'Algérie lui attira les foudres du colonialisme qui le mit en prison, l'exila et l'assigna à résidence sans jamais entamer sa détermination au point de devenir le poète de la révolution et l'un de ses porte-voix.

Il continua, après l’indépendance, à inspirer des générations entières dans les domaines de la littérature, de la poésie et de l'éducation contribuant ainsi, à l'essor d'un mouvement culturel dynamique jusqu'au jour où, Dieu le rappelle auprès de Lui, pour l'accueillir en Son Vaste Paradis.

Cet hommage de la part de ses élèves, témoigne de la fidélité à sa mémoire et la reconnaissance de sa littérature et sa poésie à une époque où, nous avons plus que jamais, besoin de la mobilisation des potentialités pour hisser l'Algérie au plus haut niveau dans le cadre de la paix, la fraternité, le progrès et la prospérité.

La littérature constitue, de par ses notions de beauté et de noblesse, et son sens de fierté et de dignité, cette force gigantesque qui induit de nouvelles valeurs dans l'ordre social, établit un équilibre entre le matériel et le spirituel, et adoucit la vie, empreinte d'égoïsme et de cupidité. Une vie marquée par le manque d'intérêt à tout ce qui est de nature à apporter le bonheur à l'homme et le libérer de l'influence de l'instinct et des intérêts étroits. En s'égarant, chaque jour un peu plus, dans la quête du matérialisme nous perdons une dimension éternelle qui nous relie aux sanctuaires de l'âme, aux cimes de l'éternité et aux horizons des mystères divins.

C'est cette force magique intrinsèque à l'art et à la beauté que véhicule la littérature qui place la vie sur les passerelles de la continuité et la prépare à la prospection de l'avenir.

Vous avez, vous hommes de lettres et intellectuels, un rôle dans la bataille de réédification de l'Etat de droit et dans la propagation des valeurs de la tolérance qui nourrissent la culture de la démocratie, et préparent les mentalités à l'acceptation et à l'assimilation des valeurs de la modernité et du renouveau et à l'adoption des notions de liberté, du devoir, du dialogue, de valorisation du travail et de promotion de la citoyenneté en cette époque marquée par les contradictions et la confrontation des positions et des intérêts qui constituent le mode de vie universel en évolution constante.

L'homme de lettres n'est pas un simple passant dans la vie, ni un spectateur passif des événements, il fait, au contraire, partie de cette trempe de personnes annonciatrices d'idées motrices et innovatrices, des personnes qui présagent la loi de l'esthétisme, de l'équité et du bien, en somme celles qui sont à l'avant garde de leurs peuples dans leur marche vers l'avenir et la gloire.

Hommes de lettres, Poètes chers amis,

Il me plaît, en cette occasion, de vous exprimer mes remerciements et ma gratitude pour l'invitation que vous m'avez adressée, afin d'assister à cette conférence que j'espère voir apporter à travers ses différentes activités, davantage d'éclairage sur de nouveaux thèmes de l’œuvre et du parcours militant de feu Mohamed Laid Al Khalifa.



Mohamed Laid Al Khalifa est un grand poète, il est le symbole du poète nationaliste, révolutionnaire, et humaniste c'est le Victor Hugo de l'Algérie
Merabet Hassina - Retraitée - Biskra
08/09/2009 - 4163

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