Dans le cadre de la finalisation des phases 2 et 3 de l’étude portant sur l’amélioration des conditions d’élevage dans les parcours sahariens, le Commissariat au développement de l’agriculture des régions sahariennes (CDARS) sis à Ouargla, a organisé hier, un atelier sur les camélidés.
Cet atelier auquel ont participé toutes les instances concernées par l’élevage camelin dans les 10 wilayas du sud du pays, y compris quelques représentants d’éleveurs et des chercheurs de l’université de Ouargla versés dans la caméléologie, se voulait un bilan des derniers travaux en la matière, ainsi qu’une confrontation des dernières données du terrain regroupées grâce à cette étude qui compte sept phases en tout.
Entre les espèces fourragères les plus appréciées des dromadaires dans l’Ahaggar, les particularités nutritionnelles, diététiques et technologiques du lait de chamelle vivant en extensif, la typologie des élevages camelin dans la région de Tamanrasset, les pathologies du dromadaire et enfin les techniques d’amélioration des parcours en milieu steppique, c’est tout un diagnostic de la situation prévalant au niveau des aires d’élevage qui a été dressé.
Les débats ont, par ailleurs, ciblé le partage d’expériences et de savoirs-faire ainsi que les mécanismes de coopération à même de permettre une planification des enquêtes de terrain pour la suite de l’étude.
L’assistance avait une idée commune: celle de l’urgence de dresser un plan d’occupation de l’espace saharien afin d’améliorer les systèmes pastoraux sahariens et partant les différents types d’élevage, le camelin en particulier.
Mlle Fatma Mokhtari, sous-directrice du développement de l’agriculture saharienne au ministère de l’Agriculture, a souligné à l’occasion que les dix wilayas du Sud ont enregistré un démarrage hétéroclite du programme de soutien à l’élevage camelin qui a lui-même subi un retard dû à la mise en place des financements nécessaires aux différentes opérations.
Celle-ci a d’ailleurs mis en exergue les difficultés du terrain dues notamment à l’absence d’entreprises de réalisation dans les wilayas de l’extrême Sud alors que le nord du Sahara enregistre un meilleur taux de réalisation.
Mlle Mokhtari a indiqué qu’une centaine d’éoliennes ont été implantées dans la steppe et le sud du pays pour la fourniture de l’eau nécessaire à l’abreuvement des cheptels.
Ces éoliennes sont réparties sur 17 wilayas, dont Djelfa, Laghouat, Adrar, Naâma, El Oued, dans le cadre d’un programme lancé en 2009, soulignant l’importance du développement des énergies nouvelles pour l’amélioration des conditions de vie des populations dans ces zones, la sous-directrice chargée du développement de l’agriculture saharienne note également que le camelin est loin d’être marginalisé comme le soutiennent certains intervenants.
Pour elle: «Le dromadaire a toujours été au centre des intérêts et le retard accusé dans la mise en place d’une stratégie de développement a été rattrapé avec le lancement de cette étude à même de trouver des solution réelles pour un territoire dont l’étendue même rend difficile l’intervention ciblée et efficace d’où le recours aux véritables acteurs du secteur.»
La responsable soulignera enfin que l’idée de la création d’un observatoire du camelin est retenue depuis deux ans et que son rôle a provisoirement été attribué à une instance chargée du développement de l’agriculture et des élevages au sein de l’Institut national d’agronomie (INRA) en attendant la concrétisation de ce vœu cher aux camaléologues algériens.
Une des idées à retenir à l’issue de cet atelier est justement d’étudier avec les chercheurs concernés les moyens de mettre en œuvre ce projet.
Le dromadaire, son parcours et son avenir restent un sujet aussi compliqué que passionnant.
Abdelhakim Senoussi, chercheur à l’université de Ouargla, en parle avec nostalgie et amour. Il a justement constaté que le Sahara est encore perçu comme étant un espace inculte et répulsif alors que la réalité est tout à fait autre.
Pour lui: «C’est un territoire qui grouille de vie, juxtaposant à la fois de nombreux systèmes de production, résultats de l’action conjuguée des conditions locales, que le génie des acteurs locaux a harmonieusement additionné. Des systèmes qui ont traversé l’histoire de ces régions et demeurent par excellence source de divers produits vitaux à haute valeur ajoutée où le camelin, qui constitue la tradition en matière d’élevage, incarne un système d’exploitation respectueux de son propre écosystème et qui valorise le mieux la végétation saharienne.»
C’est en effet la perception même de cet animal et de son avenir dans l’espace saharien qui est en question.
* Photo: Rencontre sur les camélidés au siège du CDARS à Ouargla.
Houria Alioua
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Posté Le : 12/04/2014
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: © El Watan ; texte: Houria Alioua
Source : El Watan.com du jeudi 10 avril 2014