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Ksar de Ouargla : à quand un vrai plan de sauvegarde?



Ksar de Ouargla : à quand un vrai plan de sauvegarde?




L’installation, le 23 novembre dernier, d’un nouveau staff pour la direction de l’association du ksar pour la culture et l’Islah à Ouargla survenue après la classification de ce dernier comme secteur sauvegardé relance la question qui s’impose depuis quelques années sur la mise en place d’un véritable plan de sauvegarde du ksar de Ouargla.

Les différentes classifications protègent certes ce patrimoine sur un plan juridique, mais la réalité du terrain laisse pantois et décuple la charge de cette équipe de jeunes intellectuels ksouriens venus de leur propre gré dans cet espace d’échange dédié au ksar de Ouargla. Un ksar millénaire qui, malgré sa classification dès l’année 1996 au patrimoine national, n’a connu que des opérations de saupoudrage n’ayant en rien réglé sa situation alarmante ni éloigné le spectre des effondrements spectaculaires faisant chaque année de nouvelles victimes à l’occasion de fortes pluies ou des tempêtes de vent de sable.

Ainsi, la direction de la culture de Ouargla a annoncé le lancement des études techniques afférentes au plan permanent de préservation du secteur sauvegardé du vieux ksar de Ouargla. Ces études visent à répertorier l’ensemble des composants du vieux ksar de Ouargla, ses bâtisses, ses mosquées et zaouïas et les édifices publics pour l’établissement d’un fichier, en prévision d’éventuelles opérations de réhabilitation pour valoriser ce patrimoine si cher aux ouarglis. Il s’agit d’une coquette médina de 30 hectares composée du ksar en tant que tel, d’anciennes palmeraies ainsi qu’une multitude de mosquées et zaouïas, nonobstant les placettes et le vieux marché.

Malgré plusieurs campagnes de délogement qui ont pour leur part été provoqués par les dégradations du vieux bâti suite aux intempéries successives, le ksar de Ouargla, contrairement à d’autres ksour du sud, est un centre historique vivant qui compte quelque 14.000 habitants se partageant plus de 2.400 maisons. Le ksar de Ouargla, ses venelles, son marché populaire si particulier pour ses produits du terroir dont il fleurit chaque matin, son ambiance du matin comme celle du soir, ses habitants si bons et si respectueux malgré une tendance au laisser-aller qui a entraîné beaucoup d’interventions sauvages sur ce patrimoine commun, ce ksar mérite enfin un regard bienveillant le plaçant dans sa réalité historique, anthropologique, culturelle et cultuelle.

Un regard, une vision, un vrai plan de sauvegarde ayant pour but d’en découdre définitivement avec les actions de saupoudrage ou de camouflage du passé afin de replacer ce centre historique au cœur de la vie citoyenne, d’une dynamique culturelle, religieuse, commerciale et touristique qui restituera l’âme de Ouargla et lui redonnera sa raison d’être.

Et pour clore avec une touche positive qui donne de l’espoir, soulignons tout de même que l’intérêt au patrimoine culturel historique et archéologique de la wilaya de Ouargla marque en cette année qui s’achève un véritable tournant qui, espérons-le, sera bénéfique pour le patrimoine matériel et immatériel de la ville, voire de la wilaya tout entière avec l’inscription de plusieurs opérations de réhabilitation, comme c’est le cas pour le musée saharien devenu musée communal qui connaîtra des travaux d’aménagement et d’extension à l’extérieur du site pour pallier un tant soit peu la défiguration qu’il a subie et la montée de plusieurs édifices militaires qui ont complètement obstrué la vue et le paysage du centre-ville de Ouargla. Le musée saharien, résidence du gouverneur français à l’époque coloniale fait certes partie du patrimoine militaire colonial de la ville de Ouargla, a été bâti en 1937 et a été classé au patrimoine national.

* Photo: Ancien ksar à El Hadjira, dans la wilaya de Ouargla.

Houria Alioua



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